30 décembre 2008

Visa pour Shangai






Je vous avais parlé de La mort de l'héroine rouge, roman policier chinois qui m'avait beaucoup plu. Je viens de lire la suite: Visa pour Shangai.




Très bon roman. On retrouve l'inspecteur principal Chen, poète à ses heures perdues. Il enquête sur un trafic d'immigrants clandestins vers les Etats-Unis, avec pour la première fois une co-équipière américaine... la belle Catherine.




Bon suspense, entre les triades, le parti communiste, les provinces chinoises, les services américains.




Mais surtout très belle plongée dans la chine d'aujourd'hui, vue de l'interieur grâce à Chen mais aussi de l'exterieur, avec la curiosité de Catherine...




Très bonne détente, très beau voyage, et dénouement qui donne envie de lire la suite...

21 décembre 2008

flip book




Oui, je l'avoue, j'ai ouvert mon premier cadeau de Noël, un peu en avance... mais ça fait tant de bien. C'était un livre d'un genre un peu différent, de ceux dont je vous parle d'habitude: un flip book! Mais qu'est-ce donc me direz-vous?

C'est un petit carnet, qu'on feuillette, pour voir s'animer sous nos yeux d'enfants les images qu'il contient l'espace de quelques secondes!

Le mien me fait quitter la ville, et les embouteillages pour les oiseaux, les fleurs, et les papillons. Je l'ai mis sur mon bureau pour une bouffée d'oxygène pendant les pauses!

J'ai fait ma petite enquête pour vous sur les flipbooks! Ils étaient super connus au XIXe siècle figurez-vous!

On attribue au français Pierre-Hubert Desvignes d'avoir eu l'idée du folioscope vers 1860 parce qu'il a animé des photographies mais c'est l'anglais John Barnes Linnett, imprimeur à Birmingham, qui a été le premier à breveter le flip book sous le nom de « The Kineograph a new optical illusion » le 18 mars 1868 ( British Patent , n°925).

"La magie du flip book, c'est de s'adresser à tous les âges et toutes les nationalités et de ne pas nécessiter de connaissances particulières pour l'utiliser ce qui lui donne un caractère universel. Ceux qui se lancent dans cette quête sont plus souvent intéressés par le côté ludique du flip book que par son contenu."
Je recommande le flip book à ceux qui souhaitent cultiver leur âme d'enfants pendant les fêtes. C'est un petit cadeau qui peut se glisser très facilement dans les chaussons au pied de la cheminée!
Je conseille en particulier le flip book à tous ceux qui souhaitent arrêter de fumer en 2009: à chaque fois que vous avez envie d'une cigarette, feuilletez ces pages, et respirez profondément!
Enfin, je recommande les flip books à tous ceux qui ont regardé plus souvent leur écran d'ordinateur, que les étoiles dans le ciel ou les sourires sur les visages de leurs enfants en 2008. Le flip book vous apprendra à faire des pauses, à flâner, rêver, juste comme ça, pour rien, pour le plaisir d'être!

17 décembre 2008

Half a book!




J'en suis à la moitié de Half a life, de Naipaul. Ca se lit comme on écoute un conte. Il n'y pas vraiment de suspense, de ligne directrice forte, mais il y a le don d'un conteur, alors on continue. On passe d'une époque à une autre, d'un lien à un autre, et on poursuit...


Ce livre nous parle de Willy, un indien qui quitte son pays pour découvrir la vie... mais aussi l'écriture. Willy est né dans les histoires, et s'en construit peu à peu.


Une écriture qui coule et qui sent bon l'ailleurs.


Un talentieux écrivain qui réfléchit à la vie des auteurs, à leur lutte, à leur réussite.


Une belle découverte en fait!

02 décembre 2008

L'histoire d'une rencontre...






Je me suis laissée prendre par l'histoire d'une rencontre: celle d'une vieille dame avec un jeune gitan. Elle s'appelle Madame Lure et lui Vargas.




Madame Yvonne Lure vit seule. Elle est veuve.


Ses occupations: les commissions, le ménage, feuilleter les magazines de publicité des agences de voyage, observer les cartes de géographie et rêver.


Habitation connue: petit appartement deux pièces mansardé parisien meublé.


Signes particuliers: méticuleuse et silencieuse.




Vargas vit au milieu de la troupe au campement.


Ses occupations: voler dans les supermarchés (notamment les tablettes de chocolat), agiter une marionnette et dessiner.


Dernière habitation connue: la caravane d'en bas. Près du brasero.


Signes particuliers: mystérieux et attentif.




Dans Les mains libres de Jeanne Benameur, ils se rencontrent et s'apprivoisent, sous une plume délicate et fine.




"Yvonne, c'est aussi les nuances humbles de la ville. Le gris des nuages et les teintes atones des crépis délaissés qu'il aime toucher du bout des doigts, le gris qui reste au fond vert laborieux des légumes au grand magasin, au fond du rouge aux lèvres closes des femmes qui déambulent, qu'il a croisé parfois, tenues dans ses bras, jamais aimées.


Il se dit que cette femme n'a jamais rien esquivé. Depuis toujours, rien esquivé.


Auprès d'elle, il a senti le monde, ni hostile, ni loin. En Yvonne, le monde est là, à portée de la main. Si le regard veut bien dévoiler le gris, aller jusqu'à la vie enfouie, qui respire sans hâte, sous la peau.


Une poussière très douce pour la caresse de son regard.


Il trouve la couleur, dessine."




Un texte fort et doux que je recommande à ceux qui aiment faire attention aux détails des gestes, des mains, des regards, des bouches.




Je le recommande à ceux qui ont aimé L'élégance du hérisson et Ensemble c'est tout.




Une belle lecture d'hiver au coin du feu...




23 novembre 2008

Pissenlits et petits oignons




C'est un premier roman de Thomas Paris intitulé Pissenlits et petits oignons. C'est son titre qui m'a poussée à le sortir de l'étagère poussiéreuse où il reposait tranquillement.

C'est l'histoire d'un croque-mort, un peu à la Six Feet Under, mais aussi un peu à la Kafka. Il se veut un pro de l'art funéraire. Il est un perfectionniste des enterrements. Et pour se faire, il s'interroge sur la vie de chacun de ses clients avant de les porter en terre. Et il écrit même quelques pages sur leur vie. Ces quatre pages ne sont pas un récit exact de leur existence, mais bien une sorte d'hommage de poète qu'il leur rend au moment d'achever leur vie.

Mais voilà, alors qu'il en était à son quatre mille deux cent vingt-troisième cas, voici qu'un mort au destin très particulier se présente... Je ne vous en dis pas plus, mais vous encourage à aller découvrir ce roman complètement déjanté.
Ou comment la rigueur portée à son extrême rencontre l'absurde le plus total.

A recommander à tous ceux qui aiment l'humour noir dans les livres...

A tous ceux qui s'interrogent sur la vie des pompes funèbres, des veuves éplorées, et des curés... entre autres!

A tous ceux qui aiment se mettre la tête à l'envers, et découvrir une Bretagne où les gens portent des noms russes!

Complètement à l'ouest ce roman.... et ça fait du bien parfois!

(Ceux qui ont aimé Malavita aimeront sûrement Pissenlits et petits oignons!)

14 novembre 2008

Je t'aime, moi non plus



Voici un roman fait pour la rubrique AU FEMININ! Adeptes de cette rubrique, vous allez l'aimer, je le sens! Son titre: Natures presque mortes de B. Smadja. Et tout est dans le presque!

C'est l'histoire d'un groupe d'amis, la trentaine, au sein duquel les amours et les amitiés se font et se défont. Entre faiblesses humaines et forces de l'espoir, les personnages tentent de tracer leur chemin malgré les coups durs et les surprises de la vie. Entre petites et grandes trahisons, entre coups de foudre et coups de blues, on s'attache. Juliette, Anaïs, Michel, Etienne nous surprennent et nous ressemblent tour á tour.

Ce qui est formidable lors de la lecture, c'est la forme de ce roman. A chaque chapitre, on change de personnage pour un tableau humain hors pair. Le titre de chaque chapitre pourrait coller pour celui d'une nature morte, pourtant B. Smadja nous parle bien des vivants: En vrac, et pour vous mettre en appétit on trouve: ''Réveil jaune sur table de chevet'', ''bouquet de roses rouges sur console'', ''panama blanc sur mur ocre'',... Mais ce n'est pas tout, en plus du titre, il y a toujours un sous-titre qui pose le décor. Celui-ci indique le fond sonore et la saison. Mais non sans humour et décalage. Du genre fond sonore ''France info'', ou saison: ''le printemps, mais pourri''

Ce qui fait aussi la richesse de l'écriture sont les commentaires des personnages sur la réception des mots et des phrases qu'ils entendent mais aussi des silences:
''Sa respiration est rauque. Il devrait cesser de fumer. Pendant une minute au moins, je compte les inspirations, les expirations, puis sa voix les interrompt.
- J'ai reçu une lettre d'Ariane de Tokyo. Je suis venu te le dire, c'est pour ça que je suis venu pour te le dire de vive voix, pas au téléphone, pas des mots sur une lettre. Elle attend un enfant,elle ne reviendra plus, elle est heureuse.
Je compte les mots de la dernière phrase: onze mots.''
Ou encore:
''- Juliette? Sono io. Je souhaiterais t'inviter á dîner. J'ai quelque chose d'important á te dire. Chez Marina á neuf heures et demi ce soir. Je t'embrasse.
Elle fait défiler le message plusieurs fois. Fabrizio commence tous ses messages téléphoniques de la même manière, par une interrogation sur son prénom comme s'il pouvait y avoir le moindre doute sur l'identité de Juliette, et il enchaîne par une affirmation que c'est bien lui qui parle, qui ne manque jamais de la faire sourire. La deuxième phrase l'enchante, elle est bien dans le style de Fabrizio, féru de courtoisie, du moins dans le langage. La troisième phrase, solennelle, la laisse perplexe, elle ne songe pas encore á ce qu'elle pourrait bien signifier.''


Un seul regret: C'est presque trop court!!! Arrivé page 110, on en voudrait encore!


Alors pour ceux qui voudraient continuer, vous pouvez vous tourner vers l'Ecole des Loisirs . B. Smadja y écrit pour les plus petits... ou continuer chez Actes sud, avec ses deux autres romans: Le jour de la finale ou le Jaune est sa couleur.

12 novembre 2008

Coup de foudre






Andrei Makine et son testament français, ce fut comme un coup de foudre inattendu, il y a longtemps déjà. Je ne savais pas en commençant ce roman, que j'allais être emportée si loin et si vite par son écriture foudroyante.




Et là, par hasard, et sans même regarder le nom de l'auteur, j'ai pris La musique d'une vie à la bibliothèque. Pour son titre, et pour sa couverture. Quelques pages après, Makine avait encore frappé et j'étais emportée loin de tout dans une histoire intense portée par des mots forts.




" Quand il laisse retomber ses mains sur le clavier, on put croire encore au hasard d'une belle harmonie formée malgré lui. Mais une seconde après la musique déferla, emportant sur sa puissance les doutes, les voix, les bruits, effaçant les mines hilares, les regards échangés, écartant les murs, dispersant la lumière du salon dans l'immensité nocturne du ciel derrière les fenêtres."



C'est l'histoire de Berg, ou plutôt d'un pianiste et compositeur de talent, qui doit cacher son identité pour survivre dans le régime sovietique de la peur et de la misère. Le titre de ce roman aurait pu être "la musique ou la vie," tant l'histoire est proche d'une certaine façon de celle de J. Semprum dans l'écriture ou la vie, mais aussi et surtout dans le mort qu'il faut.


Makine a le don de décrire l'impalpable, et celui de la musique et de la mémoire avant tout. Il a le don de nous prendre par des chemins de traverse pour nous mener à l'essentiel.


Le livre s'ouvre et se referme en musique en un clignement d'oeil.


Avis aux amateurs de finesse du style, avis aux amateurs d'aventure russo-sovietique, avis aux amateurs de musique...


Et pour ceux qui chercheraient à découvrir un blog musicalement fort et de qualité, c'est ici.

09 novembre 2008

Made in Japan



De WATAYA Risa, j'ai lu cette semaine Appel du pied, traduit du japonais par Patrick Honnoré.

Si le début m'a vraiment séduite, le reste ressemble plus à un grand dessin animé ou manga japonais où tous les lycéens sont en uniforme, marchent sur des musiques douces, et font preuve de grande sensiblerie.

On retrouve les japonais, "fan de" à mort.

Mais surtout on retrouve un style à part pour décrire l'adolescence:

"La solitude me sonne dans la tête. Un son de clochette, très aigu, à me casser les oreilles. Pour que les autres ne le remarquent pas, je lacère une photocopie. Fines et longues lanières. Le bruit agaçant du papier qui se déchire couvre au moins celui de la solitude."

Un mot sur l'auteur: à dix-neuf ans, WATAZA Risa est la plus jeune lauréate jamais couronnée du pris Akutagawa, le Goncourt japonais.

06 novembre 2008

Reflet dans l'eau...


Eau sauvage de Valérie Mréjen. Une eau fraîche dans laquelle il fait bon se regarder ou jeter quelques cailloux.



Au début on goûte du bout des lèvres ces lignes écrites comme des bribes de conversations entendues dans la rue. Des mots clichés mais qui font sourire lorsqu'ils sont défaits de leur contexte.



Et puis on ne peut s'empêcher de voir dans ces ronds dans l'eau qui s'affichent et s'effacent des pointes de burlesque des situations quotidiennes.



"Allô, tout va bien ma chérie? Non parce que j'ai vu ce matin dans le journal qu'un immeuble a brûlé dans le XIe et comme tu es dans le XIIe j'ai pensé à toi en me disant que c'était peut-être chez toi."



Petit à petit, on devine des extraits enregistrés des paroles d'une mère, ah non d'un père. Et puis on découvre son âge 71 ans, ses promenades dans les bois, ses attentions parfois trop envahissantes par rapport à ses filles,... Un roman qui laisse la part à l'imagination, puis qui se construit tout en négatif. Tout est dans le silence d'en face, tout est dans les réceptions possibles de ces phrases perdues mais liées les une aux autres.



"Je l'ai aperçue à l'enterrement de mon cousin, de loin ouh là... j'ai fait semblant de ne pas la voir."



"Allô il est 8h moins cinq, je suis déjà au restaurant, je pense que tu es en chemin, je t'attends, à tout de suite"



Très beau style parlé. Des messages laissés sur un portable, des réflexions qui donnent lieu à des figures limpides derrière ses tâches impressionnistes. Un roman hors norme de par sa forme: des suites de petits paragraphes qui sont autant de citations de ce père, et surtout entre eux les silences de la narratrice ou presque telle, une de ses filles sûrement.



Un livre qui se lit et se relit.



Un livre léger et doux.



Un livre amer parfois mais toujours une écriture subtile.



Un mot pour finir sur l'auteur. Née en 1969, Valérie Mréjen est romancière, mais aussi plasticienne et vidéaste. Je vous conseille d'aller faire un tour sur le site du Jeu de Paume pour en savoir d'avantage: c'est ici. (Le film vaut le détour)




02 novembre 2008

Microcosme chinois




Le livre s'intitule Les secrets d'un petit monde, et est écrit par le chinois Ye Mang. Ye Mang est le pseudonyme de Peng Xingguo, un auteur chinois contemporain connu pour ses peintures satiriques des travers de la société chinoise : corruption, favoritisme, détournements de fonds, mercantilisme, ...


Sur la couverture de ce court roman, on devine le visage de Mao, peint en arrière plan.


L'histoire se passe dans un immeuble de Pékin. On suit M. Wang, le concierge et le narrateur, un locataire écrivain. Mais on suit surtout les frasques des habitants de l'immeuble dont celles de Melle He, une femme entretenue qu'on appelle "la veuve" non sans ironie. C'est une oeuvre de microsociologie chinoise. Rien ne marche dans l'immeuble, essentiellement à cause de la corruption de ses constructeurs. Tout le monde est lucide sur la société chinoise mais personne ne le dit vraiment directement. Tout est en sous-entendu. On peut découvrir un certain humour chinois où les sourires cachent beaucoup et les bons mots de M. Wang révèlent tout. Ou presque.


A conseiller à ceux qui cherchent à comprendre la Chine d'aujourd'hui.


A conseiller à ceux qui aiment les romans construits autour d'un immeuble (L'immeuble Yacoubian, L'élégance du hérisson, etc)


Ceux qui aiment les intrigues bien ficelées préféreront toutefois ce polar chinois à ce roman micro-sociale d'observation perspicace.

30 octobre 2008

Mafia and co.


Quand on pense à la mafia aujourd'hui, on pense à Gomorra, au Parrain, aux Affranchis de Scorcese. Et je crois qu'il faudrait ajouter Malavita, de Tonino Benacquista, qui me tient lieu de livre de chevet en ce moment. Quel panache!

Dans ce roman, on suit la famille Blake, qui est en fait le pseudo donné à une famille de la mafia New-Yorkaise, cachée par le FBI pour avoir dénoncé des membres du réseau... C'est très cocassse. Ils se retrouvent à Cholong sur Avre, dans une bourgade perdue de Normandie. L'eau du robinet y est pestilentielle, l'école banale, la maison ordinaire. Et pourtant!

En face vivent deux agents du FBI italiens qui les gardent en permanence, ou plutôt devrais-je dire entre deux plats apportés par la mère Blake. Des pasta a l'oglio, et autres gourmandises italiennes. Quand elle leur rend visite, elle espionne les voisins avec eux, comme ça pour le plaisir, et s'enquière aussi des amours cachés de sa fille ainée, on ne sait jamais.

Le père lui se rêve en écrivain. Toutes les nuits il descend devant sa vieille machine à écrire dans la véranda. Mais ne le croyez pas repentis par ailleurs... Rien qu'à voir l'état du plombier, vous comprendrez!

Quant aux enfants, ils sont des personnages à eux seuls. Bref, on s'amuse de cette vie décalée sous ses allures de normalité. On compatit avec le responsable du FBI, qui ne sait plus comment continuer de protéger cette famille, dont les membres semblent peu se soucier des menaces de mort qui pèsent sur eux.

Je conseille donc ce roman à tous ceux qui aiment les tons décalés, l'humour noir, le style drôlatique de Benacquista.
Je recommande vivement ce livre à ceux qui aiment la mafia en film ou en roman, mais aussi à ceux qui s'intéressent aux ambiances FBI.
Enfin, je recommande ce roman à ceux qui aimeraient savoir comment semer la zizanie en quelques pages!

18 octobre 2008

Princesse venue du froid







Cette semaine, j'ai lu La princesse des glaces de Camilla Läckberg, sur les conseils de Patricia. J'ai A-DO-RE!


Ce livre est un polar suèdois, qui n'est pas sans rappeler les autres Larsson, ou Mankell, bien sûr. Sauf que là, c'est écrit par une suèdoise de 34 ans. Du coup, c'est plus féminin, et plus psychologique. Il y a un petit côté Bridget Jones ou Desperate Houswives en plus... disent certains. Moi je dirais que ça fait du bien d'avoir une héroine romancière et non policier. C'est une autre psychologie de l'enquêteur, une autre façon d'intégrer la vie qui passe à l'intrigue.


Le point fort du roman: Le choix du terrain! Un petit village de pêcheurs suèdois où tout le monde se connait, se regarde, se raconte, se tait. Tout se dit, mais rien ne se sait. Le mystère planne. En plus, la nuit tombe vite, et la neige est omniprésente.



Côté style, c'est très facile à lire, détendant, et on tombe très vite dedans. Il y a pas mal de dialogues. L'intrigue est bien conduite, et le suspense ne manque pas.



Petit défaut peut-être: Ce n'est pas le genre de roman qui murit en nous, qui sème des graines insoupçonnées dans nos pensées. C'est plutôt un roman de temps à brûler vite: Le livre à conseiller pour tous ceux qui doivent affronter un long trajet de train ou d'avion, des heures d'attentes, des soirées babysitting, etc.


Enfin, je dirais que c'est aussi un livre à conseiller à toutes les lectrices qui aiment bien les romans classés dans la rubrique "au féminin" de ce blog, et qui voudraient s'aventurer vers les polars. Vous ne serez pas déçues et pourriez même en redemander!


09 octobre 2008

Le Clézio prix nobel de littérature!



Quelle belle petite lumière du soir: Le Clézio est prix nobel de littérature...


"Octobre, alors que tous avaient regagné leurs boutiques, leurs études et leurs cafés, Jean était comme l'oiseau sur la branche"


Révolutions, J.M. G. Le Clézio
page 284 Poche Folio

06 octobre 2008

Oyez, Oyez jeunes gens...


Oyez, Oyez, jeunes gens... Lire en fête débarque du 10 au 12 octobre... Et cette année, le thème, c'est la jeunesse!

Alors laissez pointer le bout de son nez à l'enfant qui dort en vous, et consultez le programme ici.

J'en profite pour vous livrer une info en or: Le 4 décembre sortira deux nouvelles éditions de the Tales of Beedle the Bard, de J.K. Rowling... Avis aux nostalgiques d'Harry Potter.

Et pour tous ceux qui sont à la recherche de conseil jeunesse, n'oubliez pas la rubrique Bout'choux de ce site!


26 septembre 2008

La bibliothérapie!




Lu dans courrier international (et à l'origine publié dans les pages du très sérieux The independant en Angleterre), voici un article qui m'a interpelée en tant que fidèle lectrice et recommandatrice (!) de romans. Il s'intitule "La bibliothérapie ou la littérature sur ordonnance."


Le concept: Vous cherchez un livre qui vous ferait du bien... Vous en parlez à un bibliothérapeute qui vous propose pour la modique somme de 60 EUR un programme de lecture... Et il parait que ça marche. L'initiative viendrait de Sophie Howarth, 33 ans, ancienne conservatrice à la Tate Modern, afin d'aider les gens dans leur développement personnel!


Et vous savez quoi? Ce nouveau courant semble avoir traversé la manche avec la publication chez Albin Michel de Cent romans de première urgence pour (presque) tout soigner, de Stéphanie Janicot.


Je serai curieuse d'avoir votre avis sur la question!


Dites-moi vos bobos, et je vous dirai quoi lire... Ca donne à réfléchir!

20 septembre 2008

Un petit air de rentrée...




Ah la rentrée, la reprise, enfin appellez-la comme vous le voulez... Littérairement parlant, ça me renvoie à Paroles de Prévert. Un livre que j'aime tant, et qui sent la rentrée, l'école, et tout ce qui va avec. Qu'on peut lire et relire mille fois, même quand on est fatigué!


Il y a les poèmes qu'on connait par coeur: l'inventaire à la Prévert, Pour toi mon amour, l'accent grave, le cancre, pour faire le portrait d'un oiseau, et la liste serait longue...


Il y a ceux qu'on a oublié et qu'on relit avec plaisir: la promenade de picasso et ses "terrifiants pépins de la réalité", Barbara ("pardonne moi si je te dis tu, je dis tu à tous ceux qui s'aiment, même si je ne les connais pas")


Alors, si vous êtes déjà dépassés par la reprise, submergés par les choses à faire, glissez un brin de Prévert dans votre esprit... C'est comme une grande cour de récréation géante, où il fait bon redevenir petit pour quelques instants au moins...


Paris at night

Trois allumettes une à une allumées dans la nuit

La première pour voir ton visage tout entier

La seconde pour voir tes yeux

La dernière pour voir ta bouche

Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela

En te serrant dans mes bras.


Quartier libre

J'ai mis mon képi dans la cage

et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête

Alors

on ne salue plus

a demandé le commandant

Non on ne salue plus

a répondu l'oiseau

Ah bon

excusez moi je croyais qu'on saluait

a dit le commandant

Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper

a dit l'oiseau.


Le Jardin

Des milliers et des milliers d'années

Ne sauraient suffire

Pour dire

La petite seconde d'éternité

Où tu m'as embrassé

Où je t'ai embrassée

Un matin dans la lumière de l'hiver

Au parc Montsouris à Paris

A Paris

Sur la terre

La terre qui est un astre.


11 septembre 2008

Polar écossais






De retour d'Edinburgh, je me suis plongée dans Dead Souls de Ian Rankin. Ce roman fait partie de la série de polars écrits par cet auteur de best sellers écossais, et qui mettent en scène Rebus, son héros, policier à Edinburgh.






L'intrigue est bien menée et les vies des uns et des autres s'entremêlent très habilement. On retrouve tout Edinburgh, on reconnait les rues, les pubs, les ambiances.






Au-delà du simple roman policier, on est touché par les interogations de l'auteur sur le mal et sur l'humain. Peut-on pardonner? Peut-on changer en mal ou en bien? Qu'est ce qui fait ce que nous sommes et ce que nous devenons?






Je pense que ce roman plaira à ceux qui aiment l'ambiance écossaise, mais aussi aux amoureux des romans policiers! Et pas de soucis de langue, Ian Rankin a été très largement traduit...


Enfin, si vous aimez les pollars écossais, je vous recommande aussi Alexander McCall Smith. Un délice!

05 septembre 2008

Polar russe...


Dans mes valises, cet été, il y avait un polar russe au titre mystérieux: Azazel de Boris Akounine. Ce livre m'avait été conseillé par une amie russe, Anna (que je remercie grandement pour cette heureuse découverte!) En parcourant une grande librairie, elle m'a dit: "ah je sais ce que tu vas aimer! Akounine! Ce sont de supers aventures policières russes, qui se passent au XIXe siècle! Les enigmes sont très fines, et même drôles parfois!" Et elle n'avait pas tort!

Tout a commencé avec une histoire d'étudiants farfelus qui jouent à la roulette russe dans les rues de Moscou et finissent par se tuer bien sûr... alors qu'ils sont riches et que tout va pour le mieux pour eux... mais ça continue avec des contes et contesses très mysterieux, un voyage en Europe, des emissaires secrets, et qui sait un complot politique planétaire... mais je ne vous en dirait pas plus!

Seulement que j'ai dévoré ce policier à tiroirs... (oserais-je parler d'une intrigue en forme de poupées russes!!! Allez osons!)

J'ai pu me repromener à Moscou dans les Jardins d'Alexandre, mais aussi à Londres, avec plaisir. Le personnage principal d'Eraste Fandorine m'a plu de suite, ainsi que les retournements qu'ils affrontent vaille que vaille avec tantôt naiveté et tantôt force!


Côté style, les titres de chapitres très oldies m'ont accrochée!


"chapitre huitième, où un valet de pique surgit fort mal à propos!"


"chapitre seizième, où l'electricité est promise à un grand avenir!"


et le plus amusant c'est qu'à chaque fois ça colle complètement au contenu du texte qui suit!!!


Alors pour ceux qui souhaitent retrouver les rues de Moscou,


et pour ceux qui aiment les polars et veulent sortir de sentiers battus...


Jettez-vous sur les romans de Boris Akounine, en poche chez 10/18 grands detectives.

27 août 2008

Bulles de chroniques...




A Phnom Penh, par hasard, je suis tombée sous le charme des Chroniques birmanes de Guy Delisle.


C'est une bande dessinée qui raconte le quotidien de l'auteur, compagnon d'une médecin de MSF, et père de leur enfant de 1 an lors de ses 14 mois d'existence en Birmanie... On suit donc les premiers pas d'un papa mais aussi les regards étonnés d'un occidental sur la Birmanie et son régime.

Hop, montez dans la poussette, et suivez le petit Louis et ses"ada!" lui qui devient très vite une star dans son petit quartier... au contraire de son papa, qui passe pour transparent en son absence! Découvrez la vie d'un expat au milieu de la tyrannie, le petit quotidien des gens loin...

Guy Delisle a un coup de crayon épatant en noir et blanc pour croquer la dictature, dans toutes ses absurdités. J'ai aimé sa curiosité, son respect, sa simplicité, sa sincérité. J'ai été touchée par le regard observateur qu'il jette sur les autres mais aussi sur lui.

Et bonne nouvelle, il existe d'autres tomes à lire, en Chine, en Corée du Nord...

Et pour une interview de ce reporter sans frontière bdesque, c'est ici!

23 août 2008

Vous reprendrez bien un petit Vargas?



Et voilà, les vacances, le temps libre, j'ai craqué pour le dernier Fred Vargas, Un lieu incertain, et ce malgré le prix (18 EUR!)


Et bien sûr je n'ai pas regreté, car j'ai retrouvé tous ses personnages attachants que j'aime tant, Adamsberg, toujours flottant, Danglard, toujours aussi cultivé, Retancourt, toujours aussi forte, et bien d'autres encore...


Et bien sûr aussi, j'ai été emportée direct dans l'intrigue... qui nous promène en Europe... au milieu d'êtres et de légendes curieuses et piquantes.


Alors, pour tous les amoureux de Fred Vargas, foncez!


Et pour les autres, je vous conseille de vous plonger dans les tomes précédents... et de les déguster en cet fin Août un peu grisâtre! C'est sûrement une des meilleures auteurs de polars français!


20 juillet 2008

Tombé du ciel...


Trouvé sur un rebord de fenêtre... Manhattan Grand-Angle de Shannon Burke. Magnifique couverture qui représente Manhattan vu du ciel, en noir et blanc. Très beau grain de l'image.

Je me suis lancée. Et je me suis retrouvée chez les ambulanciers de New-York.

Le héros est ambulancier, mais pas que: il est aussi un photographe. Un photographe de la douleur, des malades, des suicidés, des accidentés, des clochards. Un photographe amateur qui prend en gros plan les entrées de balles dans la peau, les brûlures, les bleus. Et puis un jour, il rencontre Emily, une séropositive escrimeuse. Elle va lui donner envie de chercher à photographier d'autres choses: juste des yeux, juste une image de bonheur fugace. Derrière ce livre, on retrouve donc de multiples histoires: celle d'un photographe, mais aussi celle d'un New-York pauvre, où il faut voler des médicaments pour survivre, celle d'une lutte contre la maladie, le sida, avec tous les regards d'exclusion, de peur, etc.


Je conseille ce livre à tous les amoureux de photo. Non seulement on suit les prises de vue... mais aussi les moments de tirage, de développement. Ce sont de très belles pages.


Je conseille ce livre à tous les fans de la série Urgence. Ils retrouveront cet atmosphère d'urgence américaine.


Je conseille ce livre à tous ceux qui s'interrogent sur ce que peut être la vie avec le sida, la vie avec un maladie incurable. Beau témoignage d'amour malgré la souffrance.


07 juillet 2008

Facéties florentines...





Samedi, je suis allée dans ma petite librairie de goût du 15e: L'échappée... C'est un lieu très sympa où l'on peut trouver des livres déstockés à des prix défiés en toute concurrence (livres de cuisines, livres d'art, livres pour enfants, romans) et dans une ambiance très cool. Il y a aussi des CD à 4 EUR, des DVD, des superbes cartes postales., des petits carnets... Bref, c'est un lieu qui donne envie de tout acheter... à ne pas manquer rue des Entrepreneurs, à deux pas de la sortie du Metro Charles Michel (juste après le Piquard).


Alors que je pensais ressortir avec un paquet cadeau pour un ami, une jolie carte, et un marque page, quelle ne fut pas ma surprise en arrivant chez moi: Mélanie, la tenancière, avait glissé un livre pour moi... Très touchée par le geste, je me suis jetée dans sa lecture. Le titre: Facéties et bons mots, de Le Pogge Florentin et Le curé Arlotto...


Qu'est-ce donc me direz-vous?


Il s'agit de petits textes latins traduits en français, écrits au XVe siècle à Florence... Je vous vois déjà à faire les gros yeux... mais vous n'y êtes pas... Ce sont des farces, pour la moitié ultra-grivoises... et pour l'autre, des textes très ironiques sur l'église et les femmes! A ces italiens, je vous jure! Ils n'ont pas tellement changé avec les années!


Il y a deux sortes de facéties: l'une est de l'ordre du langage (le bon mot) et l'autre est de l'ordre de l'acte (la bonne farce)... Si vous voulez ça fait assez Beaumarchais l'insolent...


Ce sont à chaque fois des textes très brefs, comme de petites anecdotes...


Du genre, une jeune épouse qui retourne chez ses parents en larmes... Son cher et tendre époux ne serait pas pourvu du bon attirail masculin... Et voici la famille qui s'inquiète... quand le mari débarque, et devant leur inquiétude, fait étalage de ses organes... Le père, à leur vue, les trouve tout à fait bien, et se retourne vers sa fille... Celle-ci lui répond alors:


"Pourquoi me blamer et vous moquer de moi... Notre âne, qui n'est pourtant qu'une bête, en a long comme cela (et elle étendait le bras). La naïve enfant croyait qu'en cela l'homme devait être supérieur à la bête..."

Je pense que ces facéties plairont aux amateurs de contrepétries et autres textes grivois... Aux curieux de la prose florentine du XVe siècle...

NB: Féministes et catholiques s'abstenir! (Ou alors avec une bonne dose d'auto-dérision!)

03 juillet 2008

Perle rare...



C'est un roman MA-GNI-FI-QUE. Simple, épuré, fin... lent, fort et doux. Son titre: La formule préférée du Professeur, son auteur: Yoko Ogawa (chez Actes Sud).

Cela raconte l'histoire d'un grand professeur de mathématiques, qui, suite à un accident de voiture, a perdu la mémoire. Il ne se souvient que des 80 dernières minutes de son existence. Pour survivre, il attache des petites notes à sa veste, et reçoit l'assistance d'une aide-ménagère. Mère célibataire. Peu à peu tous les deux se lient d'un sentiment étrange de reconnaissance, de partage, d'amitié, auquel est associé le fils de l'aide ménagère, Root.

C'est si bien écrit. Tous les détails du quotidien y sont contés avec adresse et précision. Ce roman est beau comme une démonstration de mathématiques bien tournées. Fort comme un EUREKA, mais un EUREKA simple du quotidien. Parce que tout y est, dans ces instants de partage. Un peu comme dans l'Elegance du Hérisson de M. Barbery. A croire d'ailleurs qu'elle s'est inspirée de Yoko Ogawa!


Surtout ce livre donne envie des beautés simples de la science et des arts, tout comme des petites joies du quotidien, voir l'étoile du berger apparaitre, sentir le melon frais qui fond sur la langue un jour de grande chaleur, chercher le cadeau d'anniversaire adéquat...


Enfin, ce roman redonne envie de mathématiques! Et oui, qui l'eut cru. Ce vieux professeur nous fait découvrir tant de choses amusantes sur les chiffres, les nombres premiers, les nombres amis, etc. qu'on souhaiterait pouvoir se souvenir de toutes ces formules de tableau noir oubliées.


"Peu après avoir commencé à fréquenter le pavillon comme aide-ménagère, je découvris que le professeur avait l'habitude, lorsqu'il était plongé dans la confusion parce qu'il ne savait pas quoi dire, de proposer des nombres au lieu des mots. C'était le moyen qu'il avait trouvé pour échanger avec les autres. Les nombres étaient la main droite qu'il tendait vers les autres pour une poignée de main, en même temps qu'ils lui servaient de manteau pour se protéger."


La formule préférée du professeur est à conseiller à tous ceux qui cherchent de la sérénité dans les mots. A tous les curieux d'objets mathématiques surprenants. A tous les sensibles des jours qui passent et s'effacent... ou pas!

29 juin 2008

La souris bleue




Je viens de refermer La souris bleue de Kate Atkinson (en V.O.: Case Histories). Cette auteur américaine nous y raconte l'histoire d'un détective, Jackson, face à différentes afffaires criminelles près de Cambridge. Tout tourne autour de dispartions mystérieuses et du devenir des êtres humains.
Les intrigues se mêlent d'une façon originale, ce qui rend la construction du roman assez piquante. On y suit une famille qui va être marquée à jamais par la disparition de la petite dernière, Olivia, trois ans... une nuit. On accompagne Théo, un père obèse, qui cherche à résoudre le mystère de l'assassinat de sa fille préférée, dans son cabinet d'avocat, un jour comme les autres... On cherche Tanya, la fille survivante d'un massacre familiale. A tout ça se mêle aussi la vie privé de Jackson... Bref, la souris bleue est un objet littéraire bien difficile à attraper, tant les fils courent en tous sens pour former un tissu multicolore à motif tantôt tordus tantôt simples.


Une chose est sûre, la grande qualité de ce roman est certainement le style de son auteur, surtout au début du récit, lorsqu'elle nous présente ses personnages: "Michelle faisait sonner son réveil cinq minutes plus tôt chaque jour. Ce matin, il avait sonné à cinq heures vingt. Demain ce serait cinq heures et quart. Elle voyait bien qu'elle allait devoir s'arrêter un jour si elle ne voulait pas se lever avant de ne s'être couchée. (...) Il lui aurait fallu plus de temps, elle n'en avait tout simplement pas assez. Elle n'avait pas trouvé d'autre moyen d'en trouver. Michelle essaya de concevoir une façon de fabriquer une chose aussi abstraite et ne put trouver que des exemples sortis de sa modeste économie domestique: tricot, couture, et cuisine. Imaginez qu'on puisse tricoter du temps. Bon Dieu. Ses aiguilles tricoteraient nuit et jour."


Quant à Laura, ça donne ça: "Laura, qui aimait les yaourts à l'abricot, buvait du thé et pas de café, qui chaussait du 40, adorait les chevaux, qui avait pris des leçons de guitare classique pendant cinq ans mais n'en jouait plus jamais, qui n'était pas encore remise de la mort de sa chienne Poppy, etc"


Une déception, cela dit pour reprendre l'image de la couture: Kate Atkinson détricote trop vite les affaires. Rien n'avance puis tout se résout d'un coup, comme par magie, tout est lié, tout s'explique, et d'une façon assez basse et banale finalement... Tout tourne autour d'une morale assez simple. Mais pour toutes les phrases faites main qui font sourire instantanément, pour toutes les références musicales, littéraires ou cinématographiques, et pour la magie d'une construction temporelle fort intéressante, on lui pardonne! Et on en redemande!




23 juin 2008

Sex and the City version Oldies!


Je viens vous faire part de ma récente découverte de Barbara Pym! Une auteur anglaise du début du XXe siècle, récemment décédée, et souvent méconnue de ce côté de la manche.


La lecture de son roman Une corne d'abondance (ou en VO: A glass of blessings) s'est révélée délicieuse! Elle y raconte la vie de Wilmet Forsyth, l'épouse d'un employé du ministère, assez upper-class pour occuper son temps en soirée de charité, et ses journées en shopping ou gossiping autour d'un thé! Mais surtout, le lieu clé du roman est la paroisse, lieu de tous les échanges, regards convenus ou moins...


Barbara Pym a un talent qui se cache dans les détails des dialogues ironiques. Derrière une superficialité flagrante de l'histoire (on suit la vie des femmes d'une paroisse pour qui l'unique sujet est de savoir qui sera le nouveau vicaire!) se cachent milles et une petites lignes ou répliques amusantes, qui en disent long sur la vie en société, les petites hypocrisies, les rêves étouffés,...


En fait, lire Barbara Pym, c'est retrouvé l'atmosphère piquante de Sex and the City, mais version oldies... Vous frissonerez d'une main posée sur l'épaule, d'un mot dit plus doucement. Vous vous pamerez des tenues "bleu royal" ou devrais-je dire "bleu crillard"... Enfin, je vous laisse savourer le mystère Piers Longridge, sûrement le Mister Big du roman!


14 juin 2008

En éclats...



Ca commence comme un conte... comme une histoire pour enfant... Il y a un ogre, une forêt, des enfants, etc. Pourtant c'est un roman: Le rire de l'ogre, de Pierre Péju.

On suit l'existence de Paul Marleau, adolescent du début des années 60, envoyé en Allemagne en accord d'échange. Sa vie croise et recroise celle de Clara, une allemande passionnée de photo. Tous les deux ont des familles marquées par la guerre, le secret, le mystère des barbaries. Chacun à sa façon cherche à vivre, avancer et construire malgré tout. Il s'aime, mais c'est bien plus encore.

C'est un roman saga, à conseiller à tous ceux qui aiment voir se mêler les histoires à travers le temps, les guerres et les paix.

C'est un roman d'une écriture simple et facile.

C'est un roman en éclats, de rire, d'obus, de mal, de haine, de lâcheté, d'art, etc.

Je vous offre la recontre entre Paul et Clara:

"-Pardon, cher Français, mais je film toujours.. tout le monde... tout ce que je vois!
Elle a déjà cette voix imperceptiblement voilée, un peu éraillée par instants, pourtant douce. Elle se penche sur mon dessin et je vois remuer sa poitrine dans l'échancrure du chemisier noir.
-Je suis Paul Marleau, j'habite chez...
-Chez Thomas, je sais. Et je sais que toi tu dessines toujours!
Elle brandit son petit appareil gris clair muni d'une clef chromée pour remonter le mécanisme.
-Ma caméra me suit partout, m'explique-t-elle. Elle voit ce que mes yeux ne voient pas.
Les yeux de Clara me font un effet bizzarre: comme si un autre regard, très grave et très vieux, se dissimulait au fond de cette clarté bleue, de l'autre côté d'un miroir sans tain."

12 juin 2008

Tout doux...




Il y a des moments où le désir de lire s'en va prendre l'air. Et l'on se retrouve face à des pavés, qui semblent bien trop lourds à tenir et bien trop inconfortables à regarder. Dans ces moments, il faut parfois les mots passionnés d'un ami pour un livre ou un petit cadeau surprise, pour nous remettre sur la voie des mots qui coulent et qui font du bien.


Pour moi, ce fut ces derniers jours Petit éloge de la douceur, de Stéphane Audeguy, qui m'a redonné l'envie de littérature. Et pourtant, c'était pas gagné! Stéphane Audeguy m'avait tout de suite intriguée quand était sorti son premier roman au titre enchanteur: La théorie des nuages. J'avais couru l'acheter. J'avais dégusté les premières pages. Avant que le livre ne me tombe des mains, et que je me sente comme dupée sur la marchandise! Cette expérience m'avait laissée un goût amer. Je m'étais dit que ce Monsieur Audeguy ne m'attraperait plus avec ces titres au 1000 miroirs, qui ne sont que mirages!


Et puis là, j'ai reçu Petit éloge de la douceur. Et pour vous dire, ce livre est à croquer! Il y a des bonbons en couverture, des couleurs pastels, un petit format, bref, on a envie de le manger! Et puis, le sujet m'a intéressée tout de suite: la douceur. J'ai l'impression qu'on vit dans un monde qui a effacé le concept! Est-on doux avec nous-même? Que reste-t-il de la douceur dans nos vies?


La première idée qui m'est venue ce sont les vêtements tout doux. Un pull tout doux... qu'on aime porter, ou contre lequel on aime se blottir. Et puis il y a la couette propre toute douce dans laquelle on se couche le soir. Ou encore une crème ou un savon tout doux sur la peau. Malgré tout ça, et comme le dit très bien la quatrième de couverture du livre, qu'il est difficile de parler de douceur sans s'entendre dire qu'on est niaivre, faible ou fleur bleue. Alors que la douceur, ça fait du bien! Si vous saviez!


Mais vous me direz, de quoi parle ce livre alors? Ce sont des petits textes sur l'architecture, le jazz, les jardins, la cuisine, qui cherchent à attrapper un bout de douceur. A voir pourquoi elle nous échappe. Pourquoi on la pietinne. Pourquoi on la retrouve. Ce qui m'a enchantée, c'est que ce livre m'a rappelé Barthes, et ses cours au collège de France, que j'aime tant écouter, et ré-écouter! J'ai l'impression que c'est presque un hommage que Stéphane Audeguy lui rend. Le même sens des mythologies modernes. Le même sens de l'humour ou de l'ironie sur notre monde. Le même amour des haikus. La même façon de tirer d'un geste quotidien une pensée qui traverse. C'est sûr, ces deux-là partagent bien des choses...


Allez, une petite douceur pour la route:


"Incorporels:

Certains esprits se délectent de paradoxes tels que celui-ci: si j'achète un vélo, et qu'en dix ans de temps je remplace, de loin en loin, chacunes des pièces qui le composent, ai-je changé de vélo? Il faut méditer sur le devenir doux des choses: que signifie grandir? ou verdir? ou mourir?"


Ce petit folio à deux euros (à prendre au premier sens du terme bien sûr!) plaira à tout ceux qui aiment les aphorismes, à tout ceux qui sont interpelés par les pensées de Barthes (voire même Nietzsche), et à ceux qui ont la curiosité des choses et des gestes.

28 mai 2008

L'Effeuillée...




Un petit message, une fois n'est pas coutume, pour souhaiter bonne chance à une toute nouvelle revue littéraire en ligne: L'Effeuillée...


L’Effeuillée collecte avec éclectisme les textes de tous les apprentis écrivains de la Toile qui souhaitent donner libre cours à leur talent et faire un bout d'essai dans de fraîches colonnes. Nouvelles, essais, poèmes, saynètes, toutes les formes d'expressions sont présentes.


Si vous souhaitez recevoir la revue l'Effeuillée, chez vous, gratuitement, inscrivez-vous en ligne, en laissant votre adresse email sur leur forum!


Si vous souhaitez contribuer, vous pouvez tout simplement leur envoyer vos écrits (jeanmi.redac@gmail.com). Un comité de lecture se réunit avant chaque parution. Qui sait, vous pourriez devenir un de leurs auteurs!


Avis aux jeunes pousses!

05 mai 2008

Une ombre, sans doute




Si on m'avait demandé le titre d'un roman court à recommander, je crois que j'aurai répondu sans l'ombre d'un doute: Effrayables jardins de Michel Quint. Ce petit livre au nez rouge m'avait touchée énormement dès sa sortie... et bien avant le film, et tout ce qui a suivi (si bien que je m'étais jeté sur sa suite, dès sa sortie: Aimer à peine)


Et hier, j'ai découvert un autre roman de Michel Quint qui m'a rappelé le bonheur d'Effroyables jardins: Une ombre, sans doute.


Il s'agit de l'histoire d'un architecte expatrié sur des chantiers lointains, qui un jour apprend le décès de ses parents, dans un village du Nord de la France. Il reprend alors le chemin de son enfance, et retourne au bled. Il y découvre peu à peu les non-dits et les secrets...


Très beau roman sur la cohabitation des résistants et des collabo... mais aussi très beau roman sur la capacité de chacun de s'inventer, ou de se ré-inventer, son histoire...


Je ne vous en dirais pas plus, car ce livre que l'on pourrait penser assez "entendu", ne fait que surprendre de pages en pages. Surtout ne lisez pas le résumé de la quatrième de couverture. Jetez-vous dans le roman directement, sinon vous perdrez un peu du goût des pages et des tournants!


Ce roman plaira à tous ceux qui aiment la verve du Nord de Michel Quint (le style est très proche de celui d'Effroyables jardins).


Ce roman plaira à tous ceux qui s'intérogent sur leur histoire et celles de leur grand-parents ou parents. A tous ceux qui s'intriguent des hasards de la vie, des répétitions ou des détours... A tous ceux qui savent que "notre héritage n'est précédé d'aucun testament." (René Char)


Ce roman plaira à tous ceux qui pensent que "la vie a plus d'imagination que nous." (N'est-ce pas Sophie!)


Les premiers mots:


"Les survivants d'Hiroshima, les hibakushas, ont eu des enfants et des petits-enfants qui portent aujourd' hui sur leurs corps et au fond de leurs yeux les stigmates d'une explosion, avant leur naissance, qui a fait d'eux des monstres." Et nous, que portons-nous de notre passé et de celui de notre famille? Voilà la question que pose inlassablement Michel Quint... C'est peut-être pour cela que malgré la fiction, on a toujours l'impression de lire une histoire vraie, belle et forte.

02 mai 2008

Je me souviens de mon grand-père...


C'est un roman très court, intitulé en anglais I remember my Grandpa, et en français, Un été indien. Il m'a été conseillé lors du dernier INTERACTIF sur les romans courts.

Truman Capote, le fameux auteur américain contreversé, y décrit le sentiment qu'il a eut d'abandon de ses grands-parents, au moment où ses parents ont déménagé, et quitté la maison familiale, pour faire leur vie ailleurs. Ce roman a été retrouvé dans les archives de la famille de l'auteur et publié tardivement.

On y trouve de la nostalgie, de la complicité entre un petit-fils et son grand-père, de la douleur aussi.

"Tu vas bientôt partir. Tu me manquera quand tu ne seras plus là. Tu vas aller vivre parmi des gens que tu ne connais pas et je veux que tu te souviennes de moi et de mon secret. Reviens me voir un de ces jours et on le partagera, ce secret."

Je conseille ce roman à tous ceux qui aiment retrouver un monde vu à hauteur d'enfant. A tous ceux qui sont nostalgiques de leur grand-père. A tous ceux qui cherchent à connaitre les multiples facettes de ce mystérieux Truman Capote.

22 avril 2008

Ravel





Ravel de Jean Echenoz... une grande plongée dans une époque, jusqu'aux détails du maillot de bain... une grande percée dans l'esprit bourru du compositeur au coeur dure...

Mais surtout de très belles pages sur l'endormissement...

Avis à tous ceux qui peinent à s'endormir le soir, Echenoz vous propose:

"Technique n°1: inventer une histoire et l'organiser, la mettre en scène par le détail, le plus méticuleusement possible, en prenant soin d'aménager tous les dispositifs propices à sa croissance. Imaginer des personnages, sans s'oublier comme acteur principal, construire des décors, disposer des lumières, imaginer des sons."

"Technique n°2: tout en se retournant dans son lit pendant des heures, chercher la meilleure position, l'adapatation idéale de l'organisme"

"Techniqque n°3: s'imposer une énumération. Se remémorer par exemple tous les lits dans lesquels on a dormi depuis l'enfance"

Et pour les autres techniques... je vous renvoie au roman!

15 avril 2008

Un pingouin peut en cacher un autre...








C'est l'histoire d'un rédacteur de rubrique nécrologique pour un journal, un peu comme dans Sostiene Pereira. Ca s'appelle Le Pingouin et c'est écrit par Andreï Kourkov, journaliste, compositeur, chanteur et écrivain originaire de Kiev.




Comme on ne sait jamais si c'est du lard ou du cochon, tout du long, c'est presque une sorte de roman fantastique, à la Boulgakov. Cette histoire défie la loi des probabilités à tout bout de champs. Ce livre défie aussi les lois du genre (polar? fable?) En tout cas, c'est une critique d'un sytème social. Kourkov nous offre une analyse ironique et satyrique de ce qui semble être du vécu, ou presque!




Ce roman plaira à tout ceux qui cherchent à mieux comprendre ce qui reste d'un régime sovietique...


A ceux qui hésitent entre prendre un chat ou un chien comme animal domestique. Vous prendrez bien un pingouin?


Et aux aventureux littéraires...




Allez, je vous offre l'incipit:


"Ce fut d'abord une pierre qui tomba à un mètre de son pied. Victor se retourna. Au bord de la chaussée aux pavés disjoints, deux types le regardaient, l'air narquois. L'un d'eux se baissa, ramassa un morceau de projectile, et comme s'il jouait au bowling, le lança vers Victor, en contrebas. Celui-ci fit un bond de côté et d'un pas rapide proche de celui des marcheurs de compétition, gagna le coin de la rue, où il tourna, se répétant: "surtout ne pas courir!" Il ne s'arrêta qu'à proximité de son immeuble. Un coup d'oeil à l'horloge publique lui apprit qu'il était ving et une heures. L'endroit était calme et désert. Il entra dans le hall. La peur l'avait abandonné. La vie des gens ordinaires est si ennuyeuse. Les distractions sont devenues hors de prix. C'est pour cela que les pavés volent bas... Début de soirée. Cuisine. Obscurité. Une simple coupure de courant. Dans le noir, on entend les pas lents de Micha, le pingouin."

08 avril 2008

INTERACTIF 2








Voici le retour de la nouvelle rubrique de partage de ce blog: INTERACTIF!




Cette fois-ci, je vous invite à indiquer en cliquant sur COMMENTAIRES un roman court à lire!




Nous avons tous des petits et infimes moments de disponible à l'évasion par le roman, pendant un trajet, pendant une soirée tranquille à la maison, ou tout simplement parce qu'un rendez-vous a été annulé à la dernière minute... Et puis, nous avons tous un petit espace dans un sac, pour y glisser un livre, pourvu qu'il soit léger!




Donc, merci d'indiquer le titre, l'auteur, le nombre de pages! A vos plumes, ou plutôt claviers!!!! Toutes les recommandations de lecture de romans courts sont les bienvenues!




05 avril 2008

Merveille au coeur rouge!



Il y a des enfants qui s'appellent Manège ou Tambour, un canari qui porte le nom de Van Gogh, et un chat qui se prénome Rembrandt (ce qui donne des dialogues dignes de fables de Lafontaine) ... et puis il y a une femme de ménage, Ariane, pour fil conducteur!

Il y a un peu de Pennac, pour le sens de la fratrie agrandie, un peu de Kusturica pour la place magique donnée aux animaux et au surréalisme d'une femme qui s'envole en dormant avec un grand coeur tout rouge dans ses mains...


Il y a un style à phrases courtes et peinturlurées. Une belle construction rythmée par les naissances, et les confessions à une vierge Marie qui de temps en temps n'est pas dans l'église car elle s'en va se promener!

C'est si près du miracle de la vie... ce roman!

"L'amour est une toute petite chose avec des conséquences épouvantables" Ca me fait sourire du plus profond!

Alors pour tourner des pages dignes de petits tableaux de Chagall, je vous invite à la lecture de Tout le monde est occupé de Christian Bobin.

"Il y a des fous tellement fous que rien ne pourra jamais leur enlever des yeux la jolie fièvre d'amour. Qu'ils soient bénis. C'est grâce à eux que la terre est ronde et que l'aube à chaque fois, se lève, se lève, se lève."




26 mars 2008

Le quotidien ou presque...




C'est un premier roman qui raconte le quotidien d'une jeune fille, employée d'une cafétaria d'entreprise. On suit les vaisselles, les serpillages du sol, les corvées en tout genre. On voit l'humain face à la routine, et qui tente vaille que vaille de chercher des grains d'espoir. C'est un journal de bord lapidaire. On y retrouve les lâchetés, les bassesses, les lourdeurs. On y retrouve la lenteur des heures aussi.




Ca s'appelle Journal d'une serveuse de cafétaria, de Anne Buisson, et c'est publié chez Farrago, les Editions Léo Sheer.




"Sur le trajet du travail, je ne pense jamais aux différentes tâches qui m'attendent et que je déteste faire (je préfère observer les gens dans le métro, par exemple). Si bien qu je ne suis jamais dans l'appréhension. L'immédiateté, cela me sauve: je vis chaque moment de ma journée sans penser à celui qui va suivre. Je préfère croire que cela est le cas pour la pluspart des gens, sinon comment cela est-il possible de travailler toute une vie durant?"




Je conseille ce livre à tous les sociologues qui se cachent, à tous les pressés du métro (ce roman se prête tout à fait à un allé-retour à travers Paris dans un wagon, bien serré), et à tous ceux qui s'intéressent un temps soit peu à l'usure, mais aussi à comment rompre avec!

16 mars 2008

Nuit violette...




ah oui, c'est pas mal du tout...


Je l'aime bien ce personnage qui attaque sa deuxième partie de vingtaine...
Ah non mais il est trop fort.
Il ne voit plus la cohérence du monde... (et ben moi non plus parfois... euh même souvent en ce moment...)


alors il liste:




ce qu'il aimait faire dans son enfance...




les caractéristiques que devrait avoir un objet qui pourrait lui faire du bien...



les petites choses observées dans la journée...



les animaux qu'il a déjà vus dans sa vie...




ah là... il est en train de discuter avec un petit en bas de son immeuble au bac à sable...




ah non mais c'est vraiment génialissime...



Il faut absolumment que je le conseille à Claire...




et il reçoit des fax... d'un ami météorologue, et de son frère...




j'adore son côté à l'ouest et en fait si près du réel...




Il faut trop que je le conseille à Estelle...




Ouh la la la, il est tard. Bon j'éteins.




euh... Encore une page, juste une page, j'aime bien le titre (ah oui, parce qu'il y a une mise en forme et des titres trop bien toutes les trois pages). Bon ok j'ai dit j'éteins...




... je me retourne dans mon lit...




... euh... je rallume...




Et je reprends le bouquin...




J'ai pas fait une nuit blanche... parce que j'ai dormi un peu quand même...




Mais disons une nuit violette... complètement sous le charme de Erlend Loe, Naîf.Super.




Un super livre pour ma catégorie OUT OF THE BOX.




100000098776 mercis Typhaine: J'A-DO-RE !!!!

15 mars 2008

Expiation




Voici un roman que j'ai lu sans même comprendre le sens de son titre: Il s'agit d' Atonement de Ian Mc Ewan. Mot anglais qui après quelques recherches signifie "expiation". Un mot d'un autre temps, et pourtant...

On suit Briony, une enfant à l'imagination débordante. C'est l'été, les années 30, les cousins débarquent, le grand frère rentre au bercail avec un ami... Briony découvre alors l'amour de sa soeur aînée pour le fils de la gouvernante... et tout bascule en une nuit... mais je ne vous en dirais pas plus, pour ne pas gâcher le suspense!

C'est un roman magnifiquement construit. On y retrouve les chapitres à l'anglaise qui prennent chacun un sens dans leur unité. On y retrouve les changements d'angles et de perspectives, qui permettent très habilement de revoir certaines scènes à travers les yeux d'un autre personnage. Ce procédé donne alors à la scène précédemment décrite un sens tout à fait différent, ce qui fait subtilement avancer l'intrigue.

Les quatre parties du livre semblent des romans indépendants, avec un genre autre à chaque fois, de la description douce d'un été amoureux à un tableau réaliste de la guerre, de la vie d'une infirmière à celle d'une écrivain. Cependant chaque partie éclaire les autres d'une façon tout à fait surprenante. C'est cela qui créée de fait l'unité du roman.

Le thème du livre, à savoir le lien entre l'imagination et le réel, entre le mensonge et l'expiation, permet de construire un roman autour de l'écriture et du procédé de création, tout en emportant pleinement le lecteur dans une intrigue forte et bien menée.

Ce livre est très certainement un grand roman de Ian Mc Ewan. A conseiller à tous ceux en quête de chef d'oeuvre littéraire, d'un style bien taillé et d'une écriture fine.

Enfin, un immense merci à Richard pour m'avoir conseillé ce livre, dans un restaurant vietnamien inoubliable à Berlin!

08 mars 2008

Bellevillez-vous!




C'est un petit polar très parigot, tout plein d'argot des rues belleviloises, et qui résonne des années 30... Ca s'appelle Belleville-Barcelone, et c'est écrit par Patrick Pécherot (chez Série Noir Gallimard).


On y suit un jeune détective privé, chargé d'une investigation sur la disparition d'une jeune fille. Il se retrouve à enquêter sur la guerre d'Espagne, les ravitaillements d'armes, en plein surréalisme. On découvre alors l'envers d'une époque, riche de politique et d'engagement.


Ce qui fait l'originalité de ce roman, c'est son ton et sa langue. C'est un vrai exercice de style de réussir à recréer les mots d'un autre temps. C'est donc aussi un vrai parcours initiatique pour le lecteur au coeur d'un langage parfois oublié et ici magnifiquement ravivé.



Merci donc à Anne, pour m'avoir fait découvrir Patrick Pécherot. Si ce romancier est aussi bon en scénario de BD, qu'en roman, ça promet!


Enfin, je dois dire que je ne peux pas parler de polars bellevillois sans évoquer Pennac, certainement un de mes auteurs favoris. Pennac lui aussi a réussi à recréer un petit belleville en mot, avec brillaux! Si vous n'avez jamais ouvert La petite marchande de prose ou La fée carabine, vous êtes chanceux: vous allez pouvoir découvrir un univers drôle, humanissime, et touchant! Courrez à la bibliothèque ou chez votre libraire, vous verrez, ça se lit tout seul, et on passe un très très bon moment!


05 mars 2008

Florence, le 5 Mars 2008: Cher vous,





Ce sont des lettres qui ne nous sont pas adressées mais qui nous parlent. Ce sont des lettres qui sont d'un autre siècle, mais qui n'ont pas jauni ni pris un gramme de poussière. Ce sont des lettres sans P.S. parce que tout est essentiel, tout est dit. Ce sont les lettres d'un voyageur, d'un européen... Je suis certaine que vous avez trouvé: ce sont les Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke.



Je les conseille à tous ceux qui se cherchent et qui doutent. Tout ceux qui goutent la vie d'un oreille attentive pour y saisir du sens et du nouveau.



Morceaux choisis:



Viareggio pres Pise (Italie), le 23 Avril 1903:

''... Laissez vos jugements connaitre leur propre développement, calme, non troublé; comme tout progrès, il doit venir de la profondeur du dedans, et rien ne peut le hater ni l'accélérer. Tout doit etre porté à terme puis mis au monde. Laissez chaque expression et chaque germe de sensibilité s'accomplir en vous, dans l'obscurité, dans l'indicible...''



Flädiem Suède, le 12 Aout 1904:

''Voilà pourquoi il est si important d'etre solitaire et attentif, lorsqu'on est triste; car l'instant où, apparemment, rien n'arrive ni ne bouge, est celui où notre avenir entre en nous, et c'est un instant qui se trouve tellement plus près de la vie que cet autre bruyant et contingent où l'avenir nous vient comme du dehors. Plus nous sommes, dans la tristesse, silencieux, patients, ouverts, et plus le nouveau entre en nous profondément, imperturbablement, mieux nous en prenons possession, plus il sera notre destin.''



Ces lettres donnent envie d'écrire. De creuser notre solitude pour voir apparaitre sous la plume les mots justes et bons.

Ces lettres donnent envie de recevoir du courrier. Car on comprend que chaque mot, dans cet intimité partagée, est un immense cadeau.

Ces lettres donnent envie de trouver un peu de sagesse dans la torpeur du soir.

02 mars 2008

Noir et Rouge


C'est un polar chinois qui nous plonge dans la vie tumultueuse de Shangai. Son titre: Mort d'une héroine rouge. L'auteur: QIU Xialong.

Suite à la découverte du corps d'une jeune femme dans un canal de la ville, l'inspecteur Chen, mi-policier mi-poète, est mis sur l'affaire. Et c'est alors que nous découvrons l'envers de la vie chinoise: Les dortoirs communs, les prix du partis, les mets de nouilles à déguster sur le pouce ou dans un petit restaurant, le système de téléphone, l'attribution des logements. On voit un pays en plein changement, entre vieux proverbes et nouvelles images.

QIU Xiaolong nous offre le regard d'un intellectuel fin et perspicace sur son pays. Il nous emporte dans une analyse politique et sociologique de la Chine, tout en écrivant avec finesse et style un vrai roman à suspense. Le personnage de Chen et de son associé Yu sont très attachants. Les liens de confiance et de méfiance qui se nouent et se dénouent rendent l'intrigue palpitante.

Pour la petite histoire, QIU Xialong a dû quitter la Chine pour les Etats-Unis en 1989 suite aux évènements de Tienanmen. Ayant lui même connu les affres de la révolution culturelle, il nous en fait partager les conséquences. Un roman à conseiller à tous les curieux de la Chine, à tous les amoureux des pollars bien écrits, et à tous les poètes qui se cachent.

A lire après être passé chez les frères Tang (ou dans toute autre épicerie chinoise du coin) acheter des nouilles, de la sauce au soja, de la bière, ou tout autre fruit ou légume inconnu qui aura pu vous tenter! Cela accompagnera très bien l'histoire et vous mettera dans l'ambiance d'un Shangai tout en parfums et odeurs.

27 février 2008

Exclusif!


Voici le résultat du vote de la première rubrique INTERACTIF de Pan-or-amiques consacrée à la plus belle histoire d'amour dans un roman!Vous avez été très majoritairement pour Anna Gavalda Ensemble c'est tout.

Un immense merci à tous pour avoir participé à ce vote par vos nombreux commentaires et emails!

Pour vous remercier une petite exclusivité en provenance de mes libraires préférés: Le prochain Anna Gavalda sort le 11 Mars et s'appelera La consolante! Alors quelques fuites pour vous mettre en appétit: ce sera l'histoire de Charles, un architecte parisien qui voyage à travers le monde... Le livre sort chez La Dilettante (l'éditeur d'Anna Gavalda depuis ses débuts) pour le prix de 24.50 EUR.

Bientôt donc sur toutes vos tables de nuit une bonne dose de complicité, un joli brin d'humanité, un grand bol de sincérité, un anti-dote à la société plate, une petite touche de féérie et des dialogues bien ciselés, le tout en 637 pages!

Enfin sachez qu'Anna Gavalda sera présente dans de nombreuses petites librairies pour le lancement de son livre:
- le 20 mars à 12h30 à Livre Sterling ( 49 bis, Avenue Franklin Roosevelt, Paris, 8e)
- le 20 mars à 18h à L'Arbre à Lettres République (33-35, boulevard du Temple, Paris, 3e)
- le 27 mars à Atout Livre (203, Avenue Daumesnil, Paris, 12e)
- le 28 mars à 15h à la librairie Vent d'Ouest à Nantes
- le 29 mars à 16h à la Librairie Gallimard (15, boulevard Raspail, Paris, 7e)
- le 30 mars à 11h au Divan (203, rue de la Convention, Paris, 15e)

18 février 2008

Simple et beau




C'est un livre que l'on peut trouver sous différentes formes: de la belle caligraphie, au petit poche, de la version anglaise à la version russe... Il s'agit du Prophète de Khalil Gibran.


Je pense que chacun peut trouver dans ce livre un petit mot pour lui, une voix poétique et éclairante.


Certains le liront en mystique, d'autres en philosophe.

Certains le liront en humaniste, d'autres en grilloteurs nocturnes.

Certains ouvriront leurs oreilles à la musique de cette langue, d'autres au contenu des sagesses.


Pour ma part, je le trouve un magnifique recueil de citations, pour un mariage, un anniversaire, un petit carnet, une carte postale...


Il en regorge tellement que je ne sais même pas que vous citer pour vous conduire jusqu'à ce livre... peut être celle-là:



"Si mon discours vous semble vague, ne tentez pas de l'élucider.
Vague et nébuleux est le commencement de toute chose; l'aboutissement ne l'est pas."

Et pour ceux qui voudraient en savoir plus sur K. Gilbran, je vous dirais qu'il est né au Liban, et a beaucoup voyagé (en Europe mais aussi aux Etats-Unis). Le Prophète est certainement son oeuvre la plus célèbre de part le monde.