26 octobre 2007

Mordant!

Depuis le temps qu'on me parlait de cette mystérieuse trilogie policière à succès, ce fameux Millenium I, II et III de S. Larsson... Tout avait commencé à la cantine, oui oui, on me le prêterait au plus vite,... mais chaque fois les collègues complètement mordus oubliaient, les uns après les autres. C'est alors que je me décidais pour la bibliothèque, mais en vain (ouvrages sans arrêt empruntés!) C'est à ce moment là que j'ai cédé. J'allais l'acheter. Oui mais: rupture de stock! Rien de tel pour piquer ma curiosité encore plus! Et voilà que j'avais mis la main sur le tome I, quand malencontreusement et parce que trop pressée, je l'ai oublié dans une boulangerie! Comble de malédiction! Mais tout est bien qui finit bien, j'ai pu dévorer Larsson, ou plutôt son intrigue complètement prenante du tome 1 Les hommes qui n'aimaient pas les femmes!







Je comprends qu'il fasse des accro! Suspense, réalisme, personnages très convaincants! Un peu du Fred Vargas quoi... à une grosse exception près: il faudrait mettre un carré blanc sur la couverture. Que de violences décrites avec minutie. Et c'est dommage. Car en sombrant dans la délectation du sadique monomaniaque, et bien il impose aux lecteurs des pages dont on se passerait volontier!

Je me sens mordue, difficile de ne pas courrir acheter la suite des aventures de Mike Blomquist et de Lisbeth, son assistante hors norme. Mais sous le coup des morsures du Tome I, dure de retourner dans cette violence gratuite et sordide... malgré le talent manifeste de Larsson.

Donc à lire, mais pour les coeurs bien accrochés.

Et à ceux qui voudraient savoir si un tome IV est en cours: Larsson a succombé d'une attaque cardiaque juste après avoir remis le manuscrit du tome III. De quoi rendre la trilogie encore plus mythique!

17 octobre 2007

Quand la télé surgit dans le roman...

Mieux vaut lire un bon roman que se planter devant la télé... L'opposition frontale classique n'est pourtant pas si claire... Tout d'abord car des programmes télé parlent de romans (Voir par exemple: Le bateau livre) mais surtout parce que, plus intrigant, la télé fait de plus en plus son apparition dans les romans.

Saga de T. Benacquista nous emmène dans les décors de la création d'une série à succès. Nous suivons les scénaristes, hommes et femmes de l'ombre, sensés faire n'importe quoi, pourvu que ça occupe les ménagères et coute peu cher! Oh surprise, la série TV de nos pommés du PAF prend une ampleur inattendue, au vue de son succcès médiatique... Que vont devenir les personnages de la série et leurs créateurs? Avis aux amateurs de bonnes séries télé qui ont envie de plonger avec humour et sarcasme dans les coulisses de leur passion.





Plus récemment, Pour le meilleur et pour l'empire de J. Hawes nous plonge cette fois-ci en pleine télé réalité. L'objectif de nos candidats: survivre dans une jungle pour gagner deux milions de livres. Satirique et complètement déjanté! Ce roman plaira à tous les amateurs des Monty Python!

Avec tout ça, il vous reste encore à décider de votre programme du soir...

11 octobre 2007

Du roman au conte philosophique?

C'est un petit livre d'une centaine de pages. Sur la couverture, une jeune fille nous regarde la tête penchée. Difficile de décrire son état d'esprit. Résignée? Pensive? Triste? Elle ressemble à ces femmes des tableaux du musées de Offices à Florence. Au dessus de son visage, sur la couverture, il est écrit: Le premier siècle après Béatrice, et c'est signé Amim Maalouf.

C'est un roman bien sûr, ou plutôt une "chronique" un peu du genre La Peste de Camus, sauf que là, c'est l'histoire de fèves qui une fois avalées permettent d'augmenter les chances d'accoucher d'un garçon. D'une légende, nous glissons peu à peu dans le cauchemard, d'une société qui sans s'en rendre compte, se prive d'un avenir. Alors roman d'anticipation ou conte philosophique? Chacun sa lecture. Il y a la lecture du démographe qui peut trouver dans ce récit des arguments de taille pour démontrer l'importance de sa science. Il y a la lecture du sociologue qui peut étudier comment se comportent les groupes humains privés de futurs. Il y a la lecture du géographe, qui pourra analyser les contrastes nord sud... et puis il y a les lecteurs du dimanche, qui pourront apprécier le style d'A. Maalouf et les mots doux d'un père à sa fille Béatrice.

Alors merci à Zsuzsana pour ce beau cadeau.

Et pour vous, une petite citation extraite du livre, à méditer pour rester vigilants dans notre monde moderne:

"Que de fois je me suis demandé comment nous en étions arrivés là. Dans les pages qui précèdent, j'ai aligné des évènements, des impressions, des apparences de cause. Alors que je m'apprête à quitter la scène, sans hâte mais sans regret, je me sens toujours incapable de dire si, à un moment quelconque, le cours du destin aurait pu être détourné, et ramené dans un sens plus conforme aux rêves des hommes. J'ai beau relire mon témoignage, et tant d'autres textes de ces dernières années, ma perplexité demeure, parfois obsédante. Tout ce qui est arrivé était-il donc inévitable?"

03 octobre 2007

Protection de la langue

Et non les Français et leur Mister Allgood (comprené Jacques Toubon) ne sont pas les seuls à s'inquièter de la brutalisation que subit leur langue dûe aux englicismes manageriaux des networks et de la governance, dûe aux SMS (ckcnouveau) et autres usages intempestifs d'emails sans accents, apastrophes, etc. Les italiens aussi. D'où la sortie de ce livre, très remarqué chez nos voisins latins, et écrit par Beppe Severgnini: L'italiano, Lessione semiserie (soit en français dans le texte: L'italien, leçons semi sérieuses).







Il y repertorie tous les usages de la langue qui la cabosse, la torde, pour le pire et non pour le meilleur et propose des solutions pour bien écrire... Par exemple, il suggère une méthode toute simple mais qui fait ses preuves. En voici les étapes.

Tout d'abord, ne pas se jeter sur son clavier ou son stylo pour écrire son email ou sa lettre à chaud, mais PENSER à ce que l'on veut écrire. Puis ORGANISER sa pensée. (Par quoi vaut-il mieux que je commence? Comment conclure pour que mon message soit remarqué et porte à sa juste valeur). Ensuite ECRIRE d'une traitre, se lâcher! Mais ne cliquez pas tout de suite sur envoyer, ne fermez pas l'enveloppe. RELISEZ attentivement, et retirez le superflux, le trop plein...

Tout bête, oui mais... Combien d'entre nous avons déjà perdu l'occasion d'avoir un bon poste ou perdu l'occasion de concquérir un coeur convoité, par manque de style et de justesse dans le propos... Parce que le SMS envoyé en français massacré avait écoeuré un coeur à prendre, parce qu'à la troisième fautes d'orthographe du CV non relu, le recruteur avait laissé tomber?

Bien écrire, c'est déjà respecter l'autre, lui montrer notre attention. Ecrire les mots justes, les mots qui charment ou font rire, c'est déjà un cadeau. Trouver une métaphore à vous, au lieu de reprendre à votre plume l'expression stéréotypée lue 15 fois dans les médias. Ponctuer vos phrases avec soin, pour laisser respirer l'autre ou l'emporter au loin. A chacun ses mots, son style... Et pourquoi pas aussi enrichir votre vocabulaire de mots nouveaux. Pourquoi pas des "subtiles", au lieu des "remarquables", des "émoustillants" au lieu des "drôles",...

Et puis, si vous y ajoutez un beau papier, un beau timbre, une belle police d'imprimerie, des couleurs... qui sait, vos écrits pourraient ouvrir des portes dont vous ne connaissiez pas encore l'existence jusqu'alors.