28 juillet 2011

La suite de l'histoire...















Je viens de refermer le premier tome de La force des choses, de Simone de Beauvoir... C'est la suite de son autobiographie (voir messages précédents sur Mémoires d'une jeune fille rangée et sur La force de l'âge).










On retrouve Simone et Jean-Paul dans leur vie de tous les jours, leurs voyages (en Afrique, en Grèce, aux Etats-Unis), leurs discussions avec Cocteau, Camus, Merleau-Ponty et j'en passe...










C'est l'après guerre avec tout le flou politique qui existe en France, et les guerres fratricides, entre communistes, neutralistes, pro ou anti américains.










On les sent plus loin l'un de l'autre, chacun dans leurs amours parallèles.










On peut voir en direct comment Le deuxième sexe est reçu en France et à l'étranger.










Un texte un peu au fil de l'eau, moins marquant que les deux premiers volets, car beaucoup plus dans une routine d'adultes installés, dans une société qui reprend son souffle.










"Nous buvions dur à l'époque; d'abord parce qu'il y avait de l'alcool; et puis nous avions besoin de nous défouler, c'était fête; une drôle de fête; proche, affreux, le passé nous hantait; devant l'avenir, l'espoir et le doute nous divisaient; la sérénité ne pouvait pas être notre lot; le monde contrariati nos passions. Il fallait oublier, et oublier même que nous oubliions. " (page 57)










Un texte à lire pour ceux qui aiment pouvoir imaginer comment les cafés parisiens s'animaient à l'époque de Camus, Sartre et des autres...


Un témoignage à lire pour comprendre le cheminement de Simone de Beauvoir par rapport aux femmes et aux féministes...

25 juillet 2011

Femme d'écrivain















Voici un roman qui vous plonge dans la vie de Hadley, la première femme d'Hemingway. Une femme qui va vivre pour son écriture, pour son mari et pour son couple, jusqu'à la dérive et la séparation.









Etrange livre que The Paris wife, car c'est un roman, une fiction, mais qui s'appuie sur des personnages bien réels, leurs correspondances, des photos. Périlleux exercice je trouve de reconstituer un univers tout en y mettant des mots d'ailleurs, et curieuse lecture qui donne l'impression d'une autobiographie fausse.





On y retrouve le Paris des cafés et des intellectuel(le)s comme dans les livres de Simone de Beauvoir.... à se perdre entre décors de vie ou de roman.






Pourtant on passe un bon moment, on a l'impression de cotoyer le couple et leurs amis, de saisir le travail d'écrivain en train de s'accomplir, les doutes, les angoisses, les échecs, et le désir toujours renouvelé de produire un roman fort et riche.










Un livre qui plaira à ceux qui ont aimé Midnight in Paris de W. Alen, au cinéma récemment.










Un roman pour ceux qui s'intéressent à ce qui fait tenir ou pas deux personnes ensemble.










Un texte qui se lit tout seul...

12 juillet 2011

Pérou noir







C'est cru, c'est violent, c'est grossier, et pourtant la fin de l'histoire et l'écriture sont beaucoup plus subtils qu'on pourrait le penser à première vue.





Dans Qui a tué Palomino Molero, le prix nobel de littérature Mario Vargas Llosa nous emmène en compagnie du sergent Lituma et du lieutenant Silva au fin fond de la campagne péruvienne, où le corps d'un jeune soldat a été retrouvé, mort et mutilé.





Vous vous en doutez, il s'agit du jeune Palomino Molero et nos deux gendarmes vont devoir trouver qui a pu commettre une telle atrocité. Très vite leur enquête va se tourner vers les militaires d'une base voisine, où règne la loi du silence et les rapports hierarchiques.





Humour très masculin, un peu salace, description des bordels et autres débauches de pisse et de merde, des discussions en dessous de la ceinture... tout est là pour ravire les amateurs de récit cru et ironique.





Vous trouverez dans ce roman noir une vision intéressante des liens sociaux et des moeurs du fin fond du Pérou.





Et surtout une intrigue qui ne tombe pas dans l'évidence. On ne sait pas que croire, les faits ne sont qu'une question de perspective, entre folie et mensonge, vérité qui dérange et tabou...






Un roman pour ceux qui aiment les gros sabots virils et gras... les westerns... les jeux de pouvoir et de domination...






Un polar pour ceux qui aiment quand les intrigues sont menées par des grands écrivains... en mêlant les aspects sociaux au suspense.



Ames sensibles en quête de douceur s'abtenir!



06 juillet 2011

Guerre des gangs à Boston









Dernière découverte côté polars, les romans de Dennis Lehane. C'est très noir, très cru, très argotique, et pourtant humain quand même, quelque part.






Les héros sont deux détectives, Patrick Kenzie et Angie Gennaro. Et tout se passe à Boston. Une ville où les liens entre les noirs et les blancs sont tendues, la corruption politique organisée à tous les étages, et les affaires de moeurs légion!






Ils sont engagés pour retrouver une femme de ménage qui a disparu, mais bien sûr, l'intrigue ne s'arrête pas là, tout s'emballe, jusqu'à mettre la ville à feu et à sang. La femme de ménage en question est partie avec des documents que trois hommes politiques veulent à tout prix récupérer, à un moment où une loi est en cours d'adoption et bizarrement retardée...






Un extrait, histoire de vous mettre dans l'ambiance:






" 'Tell you what concern changes - nothing. I'am concerned that this city's going to rip itself apart this summer. Won't stop it from happening. I'm concerned too many kids are dying too young over sneakers and hats and five bucks worth of Grade Z cocaine. Guess what though? They're still dying. I'm concerned that shitheads like that - he jerked a thumb down the bar - are actually allowed to reproduce and raise new shitheads just as stupid as they are, but it doesn't stop them from mating like rabbits' He threw back the shot and I had the feeling I'd be driving him home."






Ce qui est intéressant, c'est que le contrat des deux détectives n'est pas le seul objet du roman. Il y a aussi la vie de ces deux personnages, chacun à leur façon malmené par la vie. Angie est une femme battue, Patrick est le fils d'un pompier, soit disant modèle et célèbre. Tout cela ne fait qu'interroger ce qu'ils sont l'un et l'autre dans ce monde de brut, où les médias sont rois pour faire et défaire les vies des uns et des autres, et la violence insinueuse, pernitieuse et inévitable.

Un monde où les leaders de gangs sont tout simplement effrayants.

Un espace d'action où les armes sont à tous les coins de rue, et dans des mains d'individus sans scrupules.

Un univers intrépide, très masculin, et dure.


Une série de romans noirs pour ceux qui aiment les polars américains et les vieux films à la Sweet smell of success...



Un roman à éviter si vous aimez vous retrouver dans des univers civilisés et tendres, mais à lire absolumment pour se plonger dans les coulisses obscures de la société bostonienne.