26 avril 2007

Un chef d'oeuvre

Je viens de lire Le Chef d'Oeuvre d'Anna Enquist. C'était la première fois que je lisais un livre écrit par un auteur néerlandais. Et c'était aussi la première fois que je lisais un roman écrit par une psychanalyste, un roman où les personnages sont pour ainsi dire disséqués jusqu'à la moelle.







Elle analyse dans une langue très percutante les liens qui peuvent se nouer au sein d'une famille. Il y a le père, disparu, peintre. Le fils ainé, le fils râté, dédaigné par sa mère, et le fils cadet, le génie, le grand artiste successeur du père. Il s'agit de célèbrer l'oeuvre du fils cadet lors d'une grande exposition... Mais peu à peu la tension monte. Le père resurgira-t-il? Les frères seront-ils affronter leur jalousie?

C'est rare d'avoir un tel personnage de mère cruelle dans un roman, et une telle émotion à lire l'histoire de la belle-fille... Je ne vous en dirais pas plus... mais le suspense monte tout seul au fil des pages.


Ce roman en trois partie est comme un opéra tragique, avec une ouverte pour entrer en matière, une deuxième partie où tout se noue, et un dénouement tant attendu sur lequel je ne dirai rien pour ne pas gâcher la lecture. Et tout est construit à l'aide de symbole, comme dans des rêves. Les poissons ont un rôle hors du commun par exemple. Ainsi que les petits gestes du quotidien qui trahissent, plus ou moins. On retrouve les non-dits, les actes manqués. C'est très étrange comme la psychologie est le moteur de toute l'action, et de toute la tension.

Alors, si vous voulez vous plonger dans les émotions, les tensions, et rejoindre les poissons de la première à la dernière page... ouvrez le chef d'oeuvre!

20 avril 2007

Book Crossing!

Un drôle d'événement vient d'avoir lieu en Belgique: un laché de livre.

Des anonymes ont laissé des livres un peu partout, dans les trains, les cafés, les parcs, la semaine dernière, avec écrit dessus: "Je ne suis pas perdu, je suis libre". Ceci fait parti du mouvement actuel de BOOK CROSSING.

Des personnes amateurs de littérature libèrent dans la nature des livres, gratuitement. L'idée est alors de suivre le parcours du livre, grâce à internet.

Les "3 Règles" du BookCrossing...

- Lisez un bon livre

- Enregistrez le livre (avec vos commentaires) sur Bookcrossing.com et obtenez un code BCID unique (BookCrossing ID), puis collez-lui une étiquette avec ce numéro

- Relâchez le livre afin que quelqu’un le lise (donnez-le à un ami, laissez-le sur un banc public, dans un parc, faites-en don à une œuvre de bienfaisance, « oubliez-le » dans un café…), et soyez prévenus par e-mail chaque fois que quelqu’un vient enregistrer un commentaire sur ce livre ! Et si vous faites une Release Note (note de libération), d’autres pourront partir à sa recherche et tenter de le trouver.

Avis aux amateurs...

Et si vous venez de trouver un livre en France, allez sur: http://bookcrossingfrance.apinc.org/
Avec son numéro, vous pourrez en apprendre beaucoup sur son périple!

01 avril 2007

Une Sicile immaginaire?

J'ai fait la découverte du Izzo italien, ou plutôt devrais-je dire sicilien: Andrea Camilleri. Vous y retrouvez le même goût pour les intrigues noires, les ruelles populaires, les bons petits plats du coin. (Ca donne très envie de manger des pâtes avec une bonne petite sauce maison bien sûr!)



A la différence des polars venus du nord, les policiers ne sont pas toujours les gentils! Et ça donne du piment à l'intrigue. Disons que Camilleri nous introduit vraiment dans les relations siciliennes de quartier, de famille, de fonctionnaires plus ou moins pourris, et tout ça dans une langue du coin très typique et soignée, dont le traducteur en français s'efforce de rendre compte au mieux.

Les personnages de Camilleri sont haut en couleur et en tempérament. Ils ne sont pas dupes du système et conservent une ironie salvatrice par les temps qui court.

Je vous conseille de commencer par Le Voleur de Goûter pour faire la connaissance du personnage récurrent des intrigues de Camilleri, le commissaire Montalbano, et de son village imaginaire le plus connu de Sicile, Vigata.


Même si Camilleri précise que tout est faux, le nom du village, les morts en pagaille, les histoires du coin, tout semble plus vrai que nature! C'est sûrement pour cela qu'il a besoin de préciser que toute ressemblance avec un lieu ou fait réel est tout à fait fortuite!

Sachez aussi que Camilleri a une deuxième passion: le roman historique. Personnellement, je n'ai pas encore essayé, mais s'ils sont à la hauteur de ses romans policiers, ça vaut sûrement le détour!