24 mars 2014

Si vous avez aimé Downton Abbey...



Si vous avez aimé la série Downton Abbey, je ne saurai trop vous recommander Miss Charity de Marie-Aude Murail. Elle nous raconte la vie d'une jeune fille curieuse du monde, qui vit dans la bonne société anglaise en 1880. Son univers se limite à la nursery au troisième étage, et aux quelques présentations à ses parents lors de visites...

Mais son ennui va la sauver, car il va la pousser à adopter une souris, puis un lapin, puis à dessiner des champignons, à apprendre Shakespeare par cœur, à tirer le portrait d'un hérisson... bref à devenir qui elle est, une femme créative, riche, et forte... Je ne vous en dis pas plus!

Un roman qui plaira à ceux qui ont aimé le roman Quatre soeurs.

Un livre qui vous fera redécouvrir la haute société anglaise et son petit théâtre social.

Un livre sur la singularité et l'écriture.

Les aquarelles qui accompagnent le texte ne gâchent rien, bien au contraire...

Un roman pour adolescent à l'Ecole des loisirs, mais que l'on peut tout à fait lire adulte! Avis aux petits et aux grands, aux jeunes et moins jeunes.






02 mars 2014

Tempête et conséquences



Un petit roman américain qui se lit bien: Les filles de l'ouragan de Joyce Maynard.

Ruth et Dana sont nées toutes les deux le même jour, dans le même hôpital, mais de familles que tout oppose: l'une vit à la ferme, entre récolte des mais et des fraises; l'autre est fantasque, vie d'artistes et autres lubies.

Les chapitres racontent en alternance du point de vue de Ruth et de Dana des années 1950 à nos jours la vie de ses deux femmes et la vie des Etats-Unis. Les deux destins de Ruth et de Dana vont s'entrecroiser de façon habile, jusqu'à se rapprocher au plus près.

Ce qui m'a plu dans ce livre, c'est avant tout la quête par deux femmes de leur voie, leurs choix du quotidien, entre rêve et simplicité.

J'aime aussi le rôle des plantes et des saisons, la place de l'art et de la créativité dans le roman.

C'est aussi intéressant de se retrouver à l'époque de la libéralisation des mœurs dans un pays au fond de puritanisme.

Le livre interroge aussi l'amour, celui qu'on donne ou qu'on refuse, celui qui semble évident ou qu'on construit, celui qu'on cache ou qu'on révèle.

"Quand j'étais petite, mon père avait apporté à la maison un livre appelé Harold and the purple crayon. Ma mère ne s'embarrassait pas des histoires pour enfants, mais mon père avait l'habitude de m'emmener à la bibliothèque de la ville, les jours de pluie où il lui était impossible de travailler dans les champs, tandis que dans la serre, cela pouvait attendre le lendemain. Dans ce livre, un garçon nommé Harold reçoit un crayon magique, et quand il commence à dessiner avec, les choses qu'il esquisse se mettent à vivre, ainsi s'il dessine une pomme, il peut la croquer, et s'il dessine une fusée, il s'embarque vers l'espace. Pour moi, le message était clair: Une personne qui peut dessiner, peut tout faire, aller partout. C'était le genre de personne que je voulais être."

Un roman au féminin pour ceux qui aiment les jeux d'échos, les regards intenses et familiers, les fraises et les crayons.

Un livre plein de vie, dans tout ce qu'elle a de mystérieux, de bouleversant et d'authentique.

Bien loin des longues descriptions de paysage ou des longs monologues psychologiques, ce roman est une série de scènes de vie, d’ellipses et de sensations, tracées à quelques traits mais qui s'animent vites sous la plume de l'auteur et le chassé croisé des personnages.