31 mars 2019

La tresse



Pas un grand livre, mais un petit roman bien construit autour de trois figures de femmes.

Tout commence en Inde, où Smita est une intouchable qui décide que sa fille n'aura pas le même destin qu'elle...

Et tout continue avec Giulia en Sicile qui travaille comme ouvrière dans l'usine de son père, qui fait des perruques à la base de vrais cheveux... mais sa vie tourne au cauchemar quand elle découvre que l'entreprise familiale traditionnelle est au bord du gouffre économiquement.

Et tout enchaîne avec Sarah, partner d'un grand cabinet d'avocat canadien, et qui découvre qu'elle a un cancer.

Et les chapitres s’enchaînent en passant d'une héroïne à l'autre, d'une épreuve à l'autre.

Pas à pas on voit apparaître des liens, entre les trois histoires.

Trois âges de la vie, trois situations, trois continents, et derrière le combat de femmes pour leur vie, leur liberté, leur rêve.

Ça se lit tout seule.

A conseiller pour un petit trajet de train!




23 mars 2019

La papeterie Tsubaki



Un roman japonais, La papeterie Tusbaki de OGAWA Ito.

C'est d'abord la lenteur des mots et du rythme des journées. Nous suivons une jeune femme qui tient une papeterie, dans le détail régulier de la vie de la boutique. On prend plaisir aux gestes simples, au nettoyage du matin, au thé avec certains clients, etc.

Mais plus que de tenir une papeterie, l'héroïne du roman est écrivain publique. Elle aide les personnes à écrire des lettres, lettres de rupture, lettres d'amour, lettres de condoléance, ce sont tous les moments clé de l'existence qui y passent.

J'aime que tout soit dans le choix des mots, du type de papier, de calligraphie, d'encre, de timbres. Tout ce que nous ne prenons plus vraiment le temps de faire en fait, et qui rend la vie si belle! Aligner la pensée avec la fabrication d'un petit objet quotidien, qui doit en tout refléter ce qu'on est et qu'on pense: la lettre!

Bref, je me suis régalée.

On apprend aussi beaucoup sur le Japon, les rituels, les fêtes, les formes de politesse,...

Un roman pour ceux qui cherchent du calme et de la douceur.

Un roman qui parle d'attention à l'autre, d'amour du travail bien fait.

L'objet du livre est beau aussi, car il abrite les lettres en japonais à l'intérieur et que la couverture fait du bien rien qu'à regarder!

02 mars 2019

L'enfant noir



De Camara Laye, guinéen, L'enfant noir semble un grand classique de la littérature francophone d'Afrique. Très autobiographique, on y suit l'enfance et l'adolescence d'un jeune africain.

Tout d'abord ses parents et le fameux génie de son père, un serpent noir qui apparaît un jour à l'enfant. Le travail des métaux à la forge paternelle, et surtout de l'or, qui demande tout un rituel avec griots.
Des nuits dans la case de sa mère.
Bref la douceur de la vie au village.

Puis le départ pour l'école puis pour l'aventure loin du pays. Les premiers amours.

C'est à la fois la description du quotidien dans un village dans les années 1930 et celui du merveilleux, de l'enchantement, de l'exotique. On sent que l'auteur fait renaître devant nos yeux chacun de ses souvenirs, des odeurs, des goûts, de sa tendre enfance. La nostalgie n'est pas loin.

C'est aussi l'histoire d'une émancipation, du devenir adulte, avec des rituels qui font peurs, par étape, dont celui de la circoncision.

Le style est simple, précis, vivant. Chaque chapitre aborde un moment clé, un épisode marquant.

Un petit roman poche, à glisser dans son sac avant de partir en Afrique...

Merci à Hélène D. pour le conseil!