27 janvier 2018

Jusqu'ici tout va bien



Un roman coup de cœur en ce début d'année! On sourit et on s'attache de page en page !

On est en 1968 dans l'Etat de New York. Un jeune ado y emménage avec toute sa famille, dans une maison crasseuse, dans un bled paumé. Son frère est odieux avec lui. Son père est maltraitant...  Il n'y a rien dans le coin. La ville est minuscule. Rien, non, il y a une bibliothèque et avec elle la découverte d'un monde!

J'ai adoré! C'est un roman jeunesse dur mais plein d'espoir. Une ode à l'émancipation et à la solidarité. On va de surprise en surprise. Les non-dits sont puissants et le chemin suivi pas aussi linéaire qu'on pourrait le croire au début...

On suit le rythme de l'année scolaire, avec des statistiques régulières partagées par le jeune narrateur, qui ne manque pas d'humour. A chaque chapitre son nom d'oiseaux, mais ça je vous laisse découvrir pourquoi!

Notre jeune Doug est entouré de personnages attachants ou drôles, à commencer par les prof, le proviseur, le bibliothécaire, le grand frère qui rentre très amoché du Vietnam, la veille dame écrivain à qui il livre les courses le samedi, les enfants qu'il babysitte, le patron de l'usine de papier de son père, etc.

Tout sonne juste.

Un livre qui donne envie d'aimer la vie, de goûter les détails comme un coca bien frais bu d'une traite, de dessiner, de faire son jardin.

Un roman pour ceux qui aiment observer les tableaux, les oiseaux, ou les gens.

A lire toute l'année et sans modération.

Gary D. Schmidt a eu le prix du meilleur livre jeunesse du magazine LiRE pour ce roman.

Merci à Croquelinottes, librairie à St Etienne pour la découverte!




14 janvier 2018

Au revoir là-haut..


Un autre prix Goncourt! Celui de 2013!

Un roman un peu à la Fée Carabine de Pennac. Des personnages hauts en couleur! Un humour bien à lui! Pierre Lemaitre nous fait vivre la fin de la seconde guerre mondiale en France et la mise en place par des poilus rescapés mais estropiés, d'une immense escroquerie au monument aux morts et d'une autre pour l'exhumation des corps des soldats. A chaque arnaqueur ses outils et ses manipulations!

J'ai accroché au ton décalé, au suspense sur l'avenir des meurtris du conflit. J'ai trouvé les personnages inoubliables dans leur genre, dès les premières pages. Je ressentais un vrai attachement pour eux, dans la détresse mais aussi la solidarité. L'arnaque est partout et à toutes les pages avec une ironie qui dénonce les banques, les administrateurs, les fonctionnaires, les fous de pouvoir et de séduction.

Le roman aborde aussi le sujet des rapports père-fils, la question de l'homosexualité d'un enfant refusée par les parents, la douleur du retour de soldats à la vie civile, la question des mutilés de guerre.

J'aime la place que tient l'art dans le récit, avec les fameux carnets de croquis, les masques fabriqués chaque semaine, la volonté de garder vivant la créativité dans la douleur.

Les chapitres forment à chaque fois des séquences autour d'un des personnages. Et les liens se tissent pas à pas entre eux. Très pratique pour une lecture d'une chapitre par soir, ou par trajet!

Il y a un coté Conte de Monte Cristo aussi, dans la vengeance et le secret.

Je referme ce roman au moment où sort la suite!

Un livre à conseiller à tous ceux qui s'intéressent à la Première Guerre Mondiale! Aussi intéressant qu'A l'ouest rien de nouveau, Les croix de bois, etc.

Un roman qui plaira par son burlesque aux amateurs de textes humoristique et décalé!

Un livre qui plonge dans une époque, souvent injuste, qui dénonce au passage les inégalités et leurs conséquences!









07 janvier 2018

l'ordre du jour



L'ordre du jour raconte l'histoire au niveau micro, l'histoire des tâches de café sur la table, des hésitations dans les réunions, des sourcils qui se froncent ou pas.

C'est un roman qui éclaire les liens entre l'Allemagne et l'Autriche au début du nazisme et au commencement de la seconde guerre mondiale. On y a voit les deux chanceliers se faire face dans des moments incroyables de l’histoire et ses tournants.

C'est aussi un livre qui éclaire les liens entre grandes entreprises et gouvernement sous le nazisme. Opel, Siemens, etc. Qu'ont vraiment fait les industriels allemands ? En quoi croyaient-ils?

Ça se lit vite, c'est court. On a l'impression d'être dans les coulisses du pouvoir nazi. Mais ça fait bizarre aussi de ne pas avoir le making-off. On aimerait comprendre qu'est ce qui est repris d'une autobiographie d'un des participants de la réunion, qu'est ce qui est inventé de toute pièce. On sent qu'Eric Vuillard s'est documenté, et on aimerait savoir où et quoi est influencé par quelle source ou archive.

Evidemment c'est un roman qui pose la question de qui est responsable, qui a laissé faire, qui a soutenu, et pourquoi.

Un livre qui plaira au féru d'histoires.

Un roman pour ceux qui aiment les séries comme A la maison blanche.

A lire d'une traite je trouve, pour un voyage en train, puis à débattre en croisant avec des regards d'historiens!

Merci à Jonathan pour le prêt!

Ainsi j'ai lu le Goncourt 2017!





05 janvier 2018

Faillir être flingué



C'est un roman à ouvrir prudemment, ça tire dans tous les coins, on risque de s'y faire voler son cheval ou ses bottes! Et oui, on est en plein Far-West, au milieu des indiens, et des conquérants de terres arides!

Un roman très dynamique, où on saute sans arrêt d'un personnage à un autre, mais où tout finit par s'entrecroiser habilement... Il y a ses frères qui trimbalent leur mère mourante dans un chariot, il y a les indiens de différentes tribus qui s'affrontent, il y a le saloon et Saly, il y a le barbier, et j'en passe !

La nature est très présente. Comment trouver de l'eau? Comment trouver une bête, une plante? Sacrée existence que celle des pionniers.

Le jeu et l'humour n'est jamais loin...

Un roman pour ceux qui veulent se laisser prendre par la fresque, du plus petit détail burlesque au panorama des grands espaces!

Un roman à lire concentré pour ne pas se perdre entre les personnages! J'aime particulièrement l'indienne chamane, où la violoncelliste à qui on a piqué son archet!

Merci à Marie-Louise pour cette belle découverte!