08 mars 2009

INTERACTIF 3




Revoilà un petit INTERACTIF pour vous soliciter fidèles lecteurs de ce blog! INTERACTIF vous permet, pour rappel, de faire partager vos coups de coeur. Après la plus belle histoire d'amour dans un roman, et les plus beaux romans courts à glisser dans un sac, le thème en est: Littérature venue d'ailleurs.


Il s'agit de conseiller des romans venus de pays dont on ne lit presque jamais de romans... par exemple des romans du fin fond de l'Afrique, des romans du fin fond du Népal, d'Arménie, ou du fin fond d'Equateur... Bref, des perles rares que vous auriez découvertes et qui vous auraient emmené très loin dans un recoin de la planète que vous aimeriez nous faire connaître!!!


A vos plumes!!!!


NB: Depuis peu, pan-or-amiques s'est doté d'une nouvelle rubrique: ATTENTION BESTSELLER! Pour ceux qui aimeraient lire les petits pains qui se vendent bien...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La force de l'Afrique

Et si nous avions la fâcheuse tendance d'oublier la littérature africaine ? Avez-vous lu Ahmadou Kourouma, un écrivain ivorien trop méconnu dans l'Hexagone. Il nous a transmis "Monné, outrages et défis" (Ed Seuil, 1990), une satire des Etats Africains modernes livrés à leurs démons. Et puis il a publié ce fameux "En attendant le vote des bêtes sauvages" (Ed du Seuil, 1998), l'histoire mouvementée d'un président, maître chasseur et dictateur de la pire espèce.
Avec lui, nous entrons dans l'histoire cruelle et forte des peuples subsahariens. C'est cette puissance d'évocation qui est fascinante. Nous sommes loin de la littérature de l'intime. Nous sommes dans la tourmente des peuples. Violente et quotidienne. Et si les Africains nous réapprenaient l'épopée ? Kourouma est à découvrir ou à redécouvrir.
JF.Kinsale

C. a dit…

Je viens de mettre la main sur En attendant le vote des bêtes sauvages... sûrement l'objet d'un billet à venir sur ce blog!
C.

Anonyme a dit…

Angel Parra : musique et paroles du Chili

Allez hop, je veux vous embarquer du côté de Valparaiso. Je veux aussi vous réembarquer dans le temps. Un mauvais temps. La tempête de 1973 qui a ravagé cette longue langue de terre qu'est le Chili. Alors, lisez "Mains sur la nuque" d'Angel Parra (Ed Métailié).
Ce chanteur très connu là-bas et ici où il s'est réfugié, a écrit un triste épisode de sa vie : sa détention dans le stade de la capitale, au moment du coup d'Etat.
Ce n'est pas larmoyant. C'est un moment de vérité et de sincérité.
Pour tempérer notre humaine colère, il nous raconte l'histoire qu'il a alors transmis aux autres prisonniers. C'est une échappée belle dans l'imagination en plein cauchemar. Le récit est de la veine sud-américaine. Foisonnant, drôle parfois.
C'est un récit court mais attachant comme les chants de sa mère, la célèbre chanteuse, Violetta Parra, une icône chilienne.
Un peu de vin du Chili pour oublier les blessures d'hier, cela fait du bien.

Anonyme a dit…

Ma touche sud-africaine... Pour sûr, le remarquable "Mudhi", de Sol Plaatje, moins connu que les Gordimer, Coetzee et cie, mais tout aussi excellent, et surtout remarquable par son statut de "premier roman noir"

L'épopée magique de Mudhi et Ra Thaga, un couple se formant dans la fin de l'innocence et la sortie du "paradis" des au travers des guerres Zoulous et des premiers contacts avec les colons Afrikaners, les Boers.

Sur la tonalité apparemment merveilleuse d'un conte qui nous rappelle la douceur des histoires enfantines avec les épiques combats de Ra Thaga et Mudhi contre lions et autres bêtes sauvages, l'auteur dresse en fait une fresque historique "noire", affirmant la force de son peuple, noire aussi par la descente aux enfers vers la ségrégation et l'apartheid qu'elles préfigure en nous montrant aussi (déjà) les voies de la réconciliation et l'a possibilité d'une humanité.

L'auteur, ce n'est pas rien, fut le premier secrétaire général de l'ANC, fondé en 1912. Et le roman, fut le premier roman "noir" écrit en anglais par un Black, un "indigène noir".

Un bijou rare, tant par sa valeur politique et historique, que par ses qualités littéraires qui en font un réel bonheur de lecture ! le roman a été traduit en français par Actes Sud.

JF Kinsale a dit…

KOUROUMA TOUJOURS

J'ai exploré à nouveau l'Afrique avec Ahmadou Kourouma. A grands coups de serpes, cet écrivain ivoirien nous fait découvrir des espaces insoupçonnés de la forêt dense de ce continent. Le soleil éclaire de curieux tropiques : ceux des enfants-soldats. Avec "Allah n'est pas obligé" (Ed du Seuil) l'auteur nous éclaire encore une fois sur des pages d'actualité de ce grand journal qu'est la vie publique.
Il regarde les conflits armés avec les yeux de ces enfants à kalachnikovs. Un oeil naïf sur la cruauté. Nous ressentons avec effroi qu'il n'y a plus ni bien ni mal. Seule la survie compte. Autre réussite : employé le langage des enfants sans être enfantin. A 'image de ces gamins : mi-adulte, mi-gavroche.
A recommander à ceux qui aiment l'Afrique et les Africains.