Combien de trésors ou d'horreurs enfouis au plus profond, et qu'aucune vue panoramique ne révèle... à moins de se prêter, comme les personnages du roman, à un jeu terrible: caractère.
Il s'agit de répondre chacun son tour à une question du genre: qui parmi les joueurs est le plus attaché à l'argent? Qui n'est pas capable de mentir? etc. Puis de suivre Alice Ferney dans son subtile exercice de style. Le roman est en effet composé de trois parties: choses pensées, choses dites, choses rapportées. Dans la première, on entre tour à tour dans la tête des différents personnages. Dans la seconde, on peut lire le dialogue de la soirée, dans la troisième on découvre ce qu'on en a dit. Un jeu de miroir entre trois niveaux de vie avec lesquels nous jouons sans cesse: notre monologue intérieur, notre discours, ce qu'on peut en dire.
Déjà Alice Ferney avait frappé juste avec La conversation amoureuse, et avait prouvé que sa sensibilité lui permettait de reconstruire nos décors intérieurs. Elle nous surprend encore avec ce roman en triple écho, une belle découverte de cette rentrée littéraire!
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