Andrei Makine et son testament français, ce fut comme un coup de foudre inattendu, il y a longtemps déjà. Je ne savais pas en commençant ce roman, que j'allais être emportée si loin et si vite par son écriture foudroyante.
Et là, par hasard, et sans même regarder le nom de l'auteur, j'ai pris La musique d'une vie à la bibliothèque. Pour son titre, et pour sa couverture. Quelques pages après, Makine avait encore frappé et j'étais emportée loin de tout dans une histoire intense portée par des mots forts.
" Quand il laisse retomber ses mains sur le clavier, on put croire encore au hasard d'une belle harmonie formée malgré lui. Mais une seconde après la musique déferla, emportant sur sa puissance les doutes, les voix, les bruits, effaçant les mines hilares, les regards échangés, écartant les murs, dispersant la lumière du salon dans l'immensité nocturne du ciel derrière les fenêtres."
C'est l'histoire de Berg, ou plutôt d'un pianiste et compositeur de talent, qui doit cacher son identité pour survivre dans le régime sovietique de la peur et de la misère. Le titre de ce roman aurait pu être "la musique ou la vie," tant l'histoire est proche d'une certaine façon de celle de J. Semprum dans l'écriture ou la vie, mais aussi et surtout dans le mort qu'il faut.
Makine a le don de décrire l'impalpable, et celui de la musique et de la mémoire avant tout. Il a le don de nous prendre par des chemins de traverse pour nous mener à l'essentiel.
Le livre s'ouvre et se referme en musique en un clignement d'oeil.
Avis aux amateurs de finesse du style, avis aux amateurs d'aventure russo-sovietique, avis aux amateurs de musique...
Et pour ceux qui chercheraient à découvrir un blog musicalement fort et de qualité, c'est ici.
1 commentaire:
Ah, Makine, quelle incroyable puissance d'évocation et peu de mots!
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