21 novembre 2009

Anti long fleuve tranquille...




C'est comme un conte de fées mais à l'envers. Un conte de fées du désespoir. Un univers où les tartines beurrées tombent toujours du mauvais côté, où l'on se prend les pieds dans le tapis. Une sorte de livre de Job contemporain. Vous savez ce passage de la bible où le diable dit à Dieu que Job a la foi parce qu'il a tout. C'est alors que Dieu le prive de chacun de ses petits bonheurs, pour prouver au diable qu'il continuera à croire même dans la pire situation... Mais ici point de Dieu, point de Job. Mais une femme, Jane. Une héroïne hors du commun. Pour ce roman Quitter le monde.


Jane va nous montrer sa vulnérabilité, mais surtout sa force. Sa volonté. Sa liberté. Jusqu'au bout. Jane va porter ce récit à elle seule. Un personnage qu'on n'oublie pas.


C'était mon premier Douglas Kennedy après tant de recommandations de mes amies. J'avais comme une sorte de peur du bestseller. Et en fait, j'ai trouvé ça très bien mené. J'ai pensé également que ce roman transmettait une certaine énergie, contrairement à ce que l'on pourrait croire en lisant le résumé. (Je vous conseille d'ailleurs de ne pas lire la quatrième de couverture avant de commencer!)


Ce livre jette un regard intéressant sur l'Amérique:


"Nous sommes tous obnubilés par le désir d'arranger les choses, au point de nous persuader que nous sommes capables de rectifier le cours de la vie. 'Jeter des ponts', 'tendre la main', 'arrondir les angles': le lexique de l'Amérique moderne est hanté par le besoin de réconciliation, car nous sommes le pays 'où tout est possible', pas vrai? Nous nous faisons fort d'esquiver la tragédie, de combler l'abîme insurmontable qui se creuse si souvent entre les êtres humains, de comprendre l'incompréhension..."


Un roman pour ceux qui s'intéressent aux parcours de vie...


Un roman qui donne envie de lire Melville, Hemingway et d'écouter Brückner.


Merci Anne-Laure de me l'avoir prêté!!!!


Un dernier extrait pour la route:


"Le souvenir d'une nuit blanche en particulier, des mois auparavant, s'est dégagé je ne sais pourquoi du fouillis de ma mémoire. tourmentée par ma peine, environnée de ténèbres, je m'étais levée pour aller m'asseoir devant mon ordinateur et parcourir le cyberespace pendant des heures, sans but, jusqu'à ce que le jour revienne enfin. Brusquement, j'avais tapé sur Google le mot 'incertitude'. Sur une impulsion. Au milieu des dizaines de pages qui s'affichaient, à l'écran j'avais repéré un nom qui ne m'était pas inconnu: Werner Heisenberg. C'est le mathématicien et physicien allemand à qui revenait la parité du principe d'incertitude: en considérant une particule donnée, on ne peut jamais connaitre à la fois, sa position et sa vitesse. C'est l'une ou l'autre. Telle est l'indétermination de tout fragment de vie."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, probablement il est donc