Parfois les romans nous font découvrir des lieux qu'on ne croirait que fictifs, et qu'on s'étonne de voir exister en réalité... c'est le cas de cette île slovène. Il faut dire que comme le patelin s'appelle "BLED" forcemment, on croit à une fiction! Mais non!
Un coeur de trop de Brina Svit est un roman très sensuel et elliptique. La narratrice, Lila, est un nez qui nous conduit à profusion dans les odeurs du quotidien et de l'extraordinaire: pijama de pierre, gaité de l'asphalte après la pluie, la commode de simone premier tiroir, et même mélencolie du dimanche soir, une odeur qu'on connait tous. Elle dit plutôt moins que plus, mais finalement tout prend forme et s'articule avec beaucoup d'originalité et de fraicheur. Et puis finalement, Lila n'est pas la seule présente, il y a aussi l'auteur qui commente les scènes, et puis il y a Simone, la meilleure amie, Pierre le mari, le bébé Oscar, et puis Nast, Serguei et les autres. Qu'ajouter alors? Peut-être que Lila n'est pas une lectrice aussi avertie que Pierre: "Elle ne pense pas comme lui qu'il existe des livres qui peuvent changer notre vie. Elle tombe rarement sur un roman qui parle d'elle, c'est à dire qui lui parle. Elle pense même que les romans mentent comme les parfums d'ailleurs." Simone, elle, est la douce artiste sentimentale, qui donne envie de dessiner, de découper. Et avec qui on prendrait bien un petit déjeuné! Comment vous parler de ce mystère slovène sans vous en retirer la poésie et la délicatesse de la surprise de cette grande histoire d'amour?
Je conclurai en disant que ce roman pose une question forte: Y a-t-il un coeur de trop? Et je vous laisse seul maître pour en décider. Je suis curieuse d'avoir votre avis sur la question...
Alors à vos librairies ou bibliothèques: Brina SVIT, un coeur de trop, c'est en poche chez Folio pour quelques euros...