17 janvier 2007

Haut comme trois pommes

Au début, c'est comme un gros coup de poing dans l'estomac. On est saisi aux trippes, écoeuré, par le récit de cet enfant de 5 ans, qui se croit tout permis, et pour qui Dieu et Bush sont les modèles ultimes. Puis on entre dans le jeu du roman: On remonte l'arbre généalogique de la famille en étant à chaque fois dans la tête d'un môme de 5 ans, au milieu du monde... aux Etats-Unis, en Israel, au Canada, en Allemagne, etc.





C'est le pari du dernier roman de Nancy Huston, Lignes de faille: Présenter une critique de notre monde moderne, mais aussi son historique, à travers le regard cru et aiguisé de l'enfant, sur plusieurs générations. Elle en profite aussi pour montrer les déboires de l'éducation (l'enfant roi, l'enfant dévalorisé, etc.). Elle nous oblige à oublier notre regard blasé et à affronter l'horreur de la guerre, à portée d'oeil d'enfants. Par quelques scènettes, elle dresse les blessures, elle érige les incompréhensions, elle crie les non-dits.

Apparemment, elle a obtenu le prix Fémina pour ce roman, après moultes discussions houleuses... mais on passera là dessus. Elle qui publit aussi bien en anglais qu'en français (elle est canadienne et elle vit à Paris) ne se laissera sûrement pas impressionner par ces débats parisiens.

Sûrement un livre à conseiller pour sa structure à rebours, qui permet des jeux d'échos fort intéressants entre les générations, et pour l'originalité d'avoir un narrateur très jeune pas si innocent que ça!

A vous de trouver les failles entre les lignes...

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