28 septembre 2014

Tel-Aviv comme si vous y êtiez...



Etgar Keret vit à Tel-Aviv et vient d'avoir un enfant. Dans Sept ans de bonheur, il narre avec humour et ironie, les sept premières années du petit, à coup d'anecdotes amusantes, même si c'est toujours sur un fond de terrorisme, d'incertitudes politiques et de doutes vis à vis des événements et du futur.

C'est une belle chronique qui fait un peu penser à Woody Alen ou à Aprile de N. Moretti.

Il y a le coup du sandwich... où comment convaincre un petit garçon de s'aplatir le long de la route le temps que les bombes s'arrêtent! On joue au sandwich? Maman en dessous, toi au milieu et papa au dessus.

Il y a les questions sur l'éducation du petit: Est ce bien éthique de jouer à Angry birds? Ou est-on en train de faire de lui un futur terroriste? Est ce qu'il faut mettre un beau costume pour aller rencontrer l'institutrice ou on risque de passer pour un être un peu étrange?

Mon coup de coeur va aux nouvelles sur les chauffeurs de taxi! Un peu irascibles à en croire l'auteur!

Bref, tout est dans le ton, entre petites catastrophes intimes et grandes histoires...

"Quelques semaines avant la naissance de notre fils Lev, voilà bientôt quatre ans, deux questions de la plus haute importance philosophique se sont présentées à nous.
La première, va-t-il ressembler à sa maman ou à son papa, a reçu une réponse rapide et sans équivoque à sa naissance: il était beau. Ou, ainsi que le dit ma chère épouse avec beaucoup d’à-propos, 'la seule chose qu'il ait hérité de toi, ce sont ces longs poils dans le dos'.
Quant à la seconde, que fera-t-il quand il sera grand, elle nous a tarabustés pendant les trois premières années de sa vie. Son mauvais caractère semblait le destiner à une carrière de chauffeur de taxi; sa capacité phénoménale à se trouver des excuses le prédisposait plutôt au métier d'avocat; et l'impérieuse domination qu'il a constamment exercée sur les autres montrait qu'il pouvait aspirer à occuper un poste élevé au sein d'un quelconque gouvernement totalitaire. Mais depuis quelques mois, le brouillard qui estompait l'avenir rose et replet de notre fils à commencer à se dissiper. Il sera probablement livreur de lait, sans quoi son étonnante aptitude à se réveiller chaque matin à cinq heures trente puis immanquablement venir nous réveiller aussi ne servirait à rien."

Un livre pour les jeunes parents qui s'interrogent sur l'éducation et l'avenir de leur progéniture...

Des courtes nouvelles pour ceux qui aiment l'humour juif, l'auto-dérision, tout en finesse! La moindre journée, le moindre voyage, est prétexte à un récit décalé et exagéré, pour le meilleur et pour le pire.

Un texte pour ceux qui se demandent comment c'est au quotidien de vivre à Tel Aviv de nos jours. Brutalité et légèreté jouent à cache à cache... et questionnent le sens même du quotidien.

Merci à Christine pour la découverte!

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