12 mai 2013

Concentré de vie



Toute la vie, un roman qu'on referme les yeux humides et avec une forte envie de goûter ses rêves au-delà de ses peurs!

Vous le trouverez au rayon pour ado même s'il peut s'adresser aux adultes aussi je pense.

Roman chorale, mais plutôt en mode jeux vidéos, je ne vous en dis pas plus! Chaque personnage est tour à tour narrateur de sa propre vie. On saute d'une conscience à une autre, de paragraphe en paragraphe.

On suit Isa, la mère, qui n'a pas eu la chance d'avoir des parents à la hauteur, ou de faire des études, et qui vit de galère en galère, avec ses deux enfants de deux pères différents. Elle est incapable de s'assumer comme parent...

Michel, l'ado, qui ne comprend pas que sa mère ne soit pas capable de l'aimer et qui souffre à plein de son indifférence...

Hannah, la soeur, qui a le don de lire dans les pensées des autres et d'avoir un certain recul philosophique derrière son côté cash! C'est là petite madame je sais tout, qui se faufile partout pour tenter de comprendre le sens derrière les riens...

Et enfin Daniel, le voisin, qui est contrôleur en hygiène de yaourt... looseur de première mais qui pourrait bien s'avérer une pièce maîtresse de ce jeux, quand on découvre à Michel les premières trace de son cancer.

Bon tout ça, vous allez me dire, n'est pas pour vous faire courir à la bibliothèque ou dans votre librairie...

Et pourtant c'est un concentré de vie, dans toute sa laideur et sa beauté! Jérome Bourgine se refuse à tout misérabilisme. Il ne s'épanche pas sur ses personnes pourtant maltraités au plus haut point par la vie. Ce qui frappe à la lecture c'est la lucidité de Michel, Isa, Hannah et Daniel. C'est elle d'ailleurs qui va faire leur force. Rien ne leur ai épargné, et c'est comme ça. Ca doit être cela vivre. Ca doit être cela être humain.

C'est un roman que beaucoup ont du lire dans les couloirs de l'Institut Gustave Roussy, où sont soignés les enfants souffrants de cancers ! (Une grande pensée pour Catherine d'ailleurs en refermant ce livre...)

Un texte pour montrer qu'on peut s'aimer, vivre et mourir, de multiples façons. Un roman sur notre présence ou absence aux autres.

Personnellement, ne jouant pas du tout aux jeux vidéos j'ai parfois eu du mal à comprendre cette jeune génération et leur mode de projection dans le jeux pour survivre...

J'ai aussi trouver que l'auteur y allait un peu fort dans le côté vulgaire de la mère...

Mais je me suis attachée à Michel et à Daniel, aux liens qui se tissent entre eux. J'ai aussi aimé le lien entre Michel et sa soeur Hannah.

J'ai été touchée par la cabane, les suites de Fibonacci, bref, les côtés pétillants et poétiques qui ressortent de l'horreur et  de la douleur.

Pas de recettes magiques, mais juste la vie, que chacun affronte à sa façon, parfois lâchement et parfois en héros...

"La chimio est derrière. Maintenant c'est diarrhées, mal à la bouche, gorge et ventre. Je repense souvent à toutes ces choses de la vie ordinaire:  combien de kilo de nourriture on mange dans une vie, combien on boit de litres de coca, combien de kilo de crottes, de mètres d'ongles... Et aussi: combien y a-t-il de phacochères sur terre en ce moment précis? D'étoiles dans notre galaxie? De gens qui pensent à la même chose que moi au même moment? Tous ces trucs qui m'obsèdent depuis que je suis petit."









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