C'est un premier roman qui raconte le quotidien d'une jeune fille, employée d'une cafétaria d'entreprise. On suit les vaisselles, les serpillages du sol, les corvées en tout genre. On voit l'humain face à la routine, et qui tente vaille que vaille de chercher des grains d'espoir. C'est un journal de bord lapidaire. On y retrouve les lâchetés, les bassesses, les lourdeurs. On y retrouve la lenteur des heures aussi.
Ca s'appelle Journal d'une serveuse de cafétaria, de Anne Buisson, et c'est publié chez Farrago, les Editions Léo Sheer.
"Sur le trajet du travail, je ne pense jamais aux différentes tâches qui m'attendent et que je déteste faire (je préfère observer les gens dans le métro, par exemple). Si bien qu je ne suis jamais dans l'appréhension. L'immédiateté, cela me sauve: je vis chaque moment de ma journée sans penser à celui qui va suivre. Je préfère croire que cela est le cas pour la pluspart des gens, sinon comment cela est-il possible de travailler toute une vie durant?"
Je conseille ce livre à tous les sociologues qui se cachent, à tous les pressés du métro (ce roman se prête tout à fait à un allé-retour à travers Paris dans un wagon, bien serré), et à tous ceux qui s'intéressent un temps soit peu à l'usure, mais aussi à comment rompre avec!