Vue sur la littérature d'ici ou d'ailleurs, à la recherche de petites pépites à partager, pour ré-enchanter nos imaginaires d'avenir... Mon site web de prospective: pan-or-amiques.com
25 janvier 2015
Un petit air de Downton abbey... l'exotisme en plus!
Quel bonheur de découvrir Une odeur de Gingembre d'Oswald Wynd.
C'est le seul roman qu' Oswald Wynd signa de son vrai nom.
Nous suivons Mary MacKenzie, qui s'embarque en 1903 pour la Chine pour y épouser Richard Collingswoth, attaché militaire britanique auquel elle est promise. Le roman se présente sous la forme de son journal intime et des lettres qu'elle écrit principalement à sa mère et aussi à quelques amies.
Quand elle monte à bord du S.S. Mouldera, elle a tout de la jeune fille bien éduquée et chaperonnée qui découvre le monde, tout en s'y tenant bien à distance comme le veulent les règles établies. Pas à pas, elle va découvrir Pékin et la vie... avec finesse et intelligence, en s'affranchissant de la bienséance pour mieux s'immerger dans une culture étrangère qu'elle veut comprendre.
"Eh bien, me voilà en Chine pour la première fois, étant donné que Hong Kong n'est pas vraiment la Chine. Hong Kong est un bel endroit, mais ici c'est assez hideux, d'après ce que j'ai pu en voir. Mon hôtel est dans la concession française. Je n'avais jamais entendu parler des concessions et c'est le vice-consul, venu à ma rencontre, qui m'a expliqué de quoi il s'agissait. Apparemment, les grandes puissances ont pris des morceaux de Chine et y ont établi leurs propres lois, les autochtones ne pouvant y pénétrer que comme des étrangers, ce qui semble assez bizarre. Tous les bâtiments que je vois de ma fenêtre sont européens, et à part les pousse-pousse et ces Chinois que l'on voit dans les rues, je n'ai pas du tout l'impression d'être en Orient. Une petite rivière coule devant la ville, très sale et très encombrée d'embarcations. Des pauvres gens vivent dans des bateaux le long des berges, avec leurs familles, leurs chiens et leurs chats. Ils font la cuisine en plein air et par ce froid, sur des braseros. Mme Brinkhill m'avait dit de m'attendre à voir une très grande misère en Chine, et avait ajouté que je m'y habituerais "
La force de tout le texte réside dans la psychologie de Mary, qu'on voit se déployer, mêlée au journal de voyage.
La forme du texte fait qu'il est possible d'entrer au plus juste de son ressenti par le journal tout en voyant par les lettres ce qu'elle donne à voir ou pas de ce qu'elle éprouve.
Le récit est plutôt lent, tout en intégrant des coups de théâtre entre deux messages, comme se joue d'ailleurs la vie, entre petite routine et imprévus. Et les revirements ne manquent pas! Quelle vie! Quel parcours! Un très beau personnage de femme libre et forte!
Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la découverte. Vous pouvez même éviter de lire la quatrième de couverture pour être tout à fait surpris au fil des pages!
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