12 mars 2013

Mélodramatique



Le message d'Andrée Chedid, un roman écrit comme au ralenti.

Nous sommes sûrement au Liban, en tout cas dans un pays que la guerre met à feu et à sang. Une jeune femme, Marie, tente de rejoindre un de ses ex, son amoureux de toujours, pour lui dire qu'elle accepte de faire sa vie avec lui, mais voilà, il habite de l'autre côté de la ville, et entre eux il y a les ruines, les snipers, les cris, les blessés, la foule...

Tout est exacerbé par la peur, la tension, la chaleur.

Des mots bien choisis, et un texte émouvant du début à la fin, avec un style que l'on garde à l'oreille et au cœur.

"Marie ne bouge presque plus. Marie respire à peine.
Pour lui parler, il faut utiliser peu de mots: des mots simples, des mots essentiels, qui vont du coeur au coeur. Des mots qui se glissent petit à petit avec leurs consonnes, leurs voyelles, dans le corps et la pensée de Marie. Des mots qui deviendront la matière de ce corps, le ferment de cette pensée, des mots à lents parcours qui traverseront le conduit auditif, atteindront le tympan, percuteront les osselets, ensuite le rocher; des mots qui se frayeront lentement un passage dans le labyrinthe de l'oreille. Des mots aimés, des mots aimants, ressentis, agrippés à l'espérance. Des mots vrais, même s'ils mentent. Des mots forgés d'amour et de promesse, même s'ils simulent. Des mots réels et fictifs. Des mots pour vivre et pour rêver."

Un livre pour ceux qui aiment la poésie, même au milieu des massacres, des guerres et des suplices.

Un roman pour ceux qui aiment le romanesque, l'amour à tout prix, le jeu du hasard et du destin.

Une écrivaine à découvrir et à redécouvrir.

Évitez de lire la quatrième de couverture, pour garder le mystère de la lecture.

Aucun commentaire: