02 mars 2013

Le mystère des vagues



Il y a les corps que la mer rend, et ceux qu'elle garde. Il y a les hommes qui parlent et ceux qui se taisent à jamais. Il y  a les jours de tempêtes, et ceux de mer calme.

Dans Les déferlantes de Claudie Gallay, une jeune femme en deuil s'isole à La Hague, pour survivre. Elle observe les oiseaux, leurs nids, leurs migrations, mais très vite aussi les humains qui les entourent et leurs mystères.

La lili qui tient le bar, le Théo ancien gardien du phare, Nan la folle qui erre sur la plage lors des tempêtes, Max le benêt pas si bête, Raphaël l'artiste sculpteur, ...
et Lambert, l'homme de passage... l'homme qui veut comprendre... lever le voile...

Belle écriture où se mêlent le dialogue que la narratrice entretient avec son amour disparu et le flot de ses observations du moment.

"Je n'ai pas insisté.
Je suis allée sur la grève. Un petit oiseau à bec jaune picorait les puces de sable.
L'empreinte solitaire de mes semelles.
Mon ombre dérisoire sur la route."

Les non-dits se multiplient et la narratrice devine les drames, et finit par enquêter avec Lambert pour comprendre. Qui est ce petit Michel dont on cache les photos? Pourquoi les parents de Lambert sont-ils morts en mer il y a trente ans? Une complicité sans nom émerge alors doucement entre deux endeuillés de passage, de phrases courtes en phrases encore plus brèves, de bourrasques de vents en petites pluies fines.

Le suspense s'installe et on se laisse emporter par le courant... dans ce très beau récit, fort et poignant, au croisement des solitudes et des secrets.

Un roman qu'on a envie de conseiller à tous ceux qui aiment la nature, le grand air, les oiseaux, les embruns, et les ciels pas toujours bleus...

Un livre pour tous ceux qui s'interrogent sur le deuil.

Un beau texte plein d'humains attachants et lumineux, terribles et sombres... trop humain?




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