22 avril 2008

Ravel





Ravel de Jean Echenoz... une grande plongée dans une époque, jusqu'aux détails du maillot de bain... une grande percée dans l'esprit bourru du compositeur au coeur dure...

Mais surtout de très belles pages sur l'endormissement...

Avis à tous ceux qui peinent à s'endormir le soir, Echenoz vous propose:

"Technique n°1: inventer une histoire et l'organiser, la mettre en scène par le détail, le plus méticuleusement possible, en prenant soin d'aménager tous les dispositifs propices à sa croissance. Imaginer des personnages, sans s'oublier comme acteur principal, construire des décors, disposer des lumières, imaginer des sons."

"Technique n°2: tout en se retournant dans son lit pendant des heures, chercher la meilleure position, l'adapatation idéale de l'organisme"

"Techniqque n°3: s'imposer une énumération. Se remémorer par exemple tous les lits dans lesquels on a dormi depuis l'enfance"

Et pour les autres techniques... je vous renvoie au roman!

15 avril 2008

Un pingouin peut en cacher un autre...








C'est l'histoire d'un rédacteur de rubrique nécrologique pour un journal, un peu comme dans Sostiene Pereira. Ca s'appelle Le Pingouin et c'est écrit par Andreï Kourkov, journaliste, compositeur, chanteur et écrivain originaire de Kiev.




Comme on ne sait jamais si c'est du lard ou du cochon, tout du long, c'est presque une sorte de roman fantastique, à la Boulgakov. Cette histoire défie la loi des probabilités à tout bout de champs. Ce livre défie aussi les lois du genre (polar? fable?) En tout cas, c'est une critique d'un sytème social. Kourkov nous offre une analyse ironique et satyrique de ce qui semble être du vécu, ou presque!




Ce roman plaira à tout ceux qui cherchent à mieux comprendre ce qui reste d'un régime sovietique...


A ceux qui hésitent entre prendre un chat ou un chien comme animal domestique. Vous prendrez bien un pingouin?


Et aux aventureux littéraires...




Allez, je vous offre l'incipit:


"Ce fut d'abord une pierre qui tomba à un mètre de son pied. Victor se retourna. Au bord de la chaussée aux pavés disjoints, deux types le regardaient, l'air narquois. L'un d'eux se baissa, ramassa un morceau de projectile, et comme s'il jouait au bowling, le lança vers Victor, en contrebas. Celui-ci fit un bond de côté et d'un pas rapide proche de celui des marcheurs de compétition, gagna le coin de la rue, où il tourna, se répétant: "surtout ne pas courir!" Il ne s'arrêta qu'à proximité de son immeuble. Un coup d'oeil à l'horloge publique lui apprit qu'il était ving et une heures. L'endroit était calme et désert. Il entra dans le hall. La peur l'avait abandonné. La vie des gens ordinaires est si ennuyeuse. Les distractions sont devenues hors de prix. C'est pour cela que les pavés volent bas... Début de soirée. Cuisine. Obscurité. Une simple coupure de courant. Dans le noir, on entend les pas lents de Micha, le pingouin."

08 avril 2008

INTERACTIF 2








Voici le retour de la nouvelle rubrique de partage de ce blog: INTERACTIF!




Cette fois-ci, je vous invite à indiquer en cliquant sur COMMENTAIRES un roman court à lire!




Nous avons tous des petits et infimes moments de disponible à l'évasion par le roman, pendant un trajet, pendant une soirée tranquille à la maison, ou tout simplement parce qu'un rendez-vous a été annulé à la dernière minute... Et puis, nous avons tous un petit espace dans un sac, pour y glisser un livre, pourvu qu'il soit léger!




Donc, merci d'indiquer le titre, l'auteur, le nombre de pages! A vos plumes, ou plutôt claviers!!!! Toutes les recommandations de lecture de romans courts sont les bienvenues!




05 avril 2008

Merveille au coeur rouge!



Il y a des enfants qui s'appellent Manège ou Tambour, un canari qui porte le nom de Van Gogh, et un chat qui se prénome Rembrandt (ce qui donne des dialogues dignes de fables de Lafontaine) ... et puis il y a une femme de ménage, Ariane, pour fil conducteur!

Il y a un peu de Pennac, pour le sens de la fratrie agrandie, un peu de Kusturica pour la place magique donnée aux animaux et au surréalisme d'une femme qui s'envole en dormant avec un grand coeur tout rouge dans ses mains...


Il y a un style à phrases courtes et peinturlurées. Une belle construction rythmée par les naissances, et les confessions à une vierge Marie qui de temps en temps n'est pas dans l'église car elle s'en va se promener!

C'est si près du miracle de la vie... ce roman!

"L'amour est une toute petite chose avec des conséquences épouvantables" Ca me fait sourire du plus profond!

Alors pour tourner des pages dignes de petits tableaux de Chagall, je vous invite à la lecture de Tout le monde est occupé de Christian Bobin.

"Il y a des fous tellement fous que rien ne pourra jamais leur enlever des yeux la jolie fièvre d'amour. Qu'ils soient bénis. C'est grâce à eux que la terre est ronde et que l'aube à chaque fois, se lève, se lève, se lève."