26 mars 2007

Un petit tour en russie...

On a tous en tête l'histoire du Koursk, ce sous-marin nucléaire où périrent des jeunes russes, il y a quelques années. Marc Dugain, lui, en a fait un roman: Une exécution ordinaire.

Il y raconte comment le régime a laissé mourir ses soldats pour sauver la face, alors qu'il aurait pu les secourir à temps. Mais pas seulement! Il nous emporte en fait dans les méandres du stalinisme, puis dans le cynisme des années Poutine, comme pour mieux nous plonger en eau trouble, jusqu'à nous immerger complètement!






Ce ne fut pas une joie de lire ce roman, ce fut comme se perdre dans un long labyrinthe sombre et kafkaïen d'un sous-marin, sans oxygène. Cette immersion dans un monde qui affiche un dédain totale pour la personne humaine est rude. J'ai été choquée bien sûr par la cruauté dans la banalité, qui caractérise les régimes totalitaires, mais aussi par le fait que tout est marqué par un double language, pour survivre tout en donnant le change... ou pour s'afficher contre le régime tout en en bénéficiant. En fait, ce livre est assez proche d'un film que j'ai beaucoup aimé récemment: La vie des autres. Que ce soit les services de la RDA ou le KGB, on retrouve les mêmes mécanismes surnois, la même absurdité, la même machine!


En tout cas, le roman de Marc Dugain reste un puzzle très riche à observer, pour comprendre la dérive d'un régime et d'une idéologie, mais aussi les traces qu'ils laissent après leur chute.


Je pense que vous aimerez ce livre si vous vous intéresez à comprendre comment l'Histoire et l'intime se croisent. Vous aimerez aussi ce livre si vous préférez les dialogues percutants aux longues descriptions. Je pense que vous aimerez enfin ce livre si vous êtes curieux de savoir par quoi sont passés les Russes pour en arriver là où ils en sont aujourd'hui.

22 mars 2007

Un Jour(Nal) pas comme les autres!

Aujourd'hui, un journal à lire: Libération Le Roman d'Un Jour... et oui, pour l'inauguration du salon du livre, le journal Libération a demandé à 54 auteurs d'écrire l'actualité! Et ça donne quelque chose de très étonnant!

On n'est pas habitué à trouver d'autres mots, d'autres expressions, que ceux des journalistes sur les pages de nos quotidiens. Tout d'un coup, on se retrouve face à un langague neuf. On entend un autre ton. Tout est altéré! Certains ont même parlé de Putsch littéraire! Alors, je me suis dit que ça valait bien un message un peu différent, le lendemain du printemps et la veille de l'ouverture du salon du livre au grand public!







Tout ça pour vous donner encore et toujours envie de lire...


Et puis ce soir, sur France 5, grande soirée du livre...

Ca me ferait presque regreter d'être en Belgique!!!

En tout cas profitez bien, ouvrez grand l'esprit, et inspirez! C'est pas tous les jours que la littérature passe furtivement au devant de la scène et nous salue bien bas!

13 mars 2007

Une hirondelle ne fait pas le printemps...




A tous ceux qui trouvent que nous avons déjà un temps digne des plus beaux printemps, je m'en viens parler d'hirondelles... d'hirondelles de Kaboul!

Je viens de refermer Les hirondelles de Kaboul, premier roman d'une trilogie écrite par un écrivain algérien: Yasmina Khadra. Sous ce pseudonyme féminin se cache en fait un militaire, qui depuis son Algérie natale écrit sur notre monde et ses dérives: En Afganisthan, en Palestine, puis en Irak pour le troisième tome.

Je dois dire que Les hirondelles de Kaboul est un livre marquant! Il mêle cruauté et poésie, comme il mélange amours et talibans... des mots qui ne riment pas entre eux.

J'ai trouvé très intéressant d'être plongé dans le quotidien de Kaboul à travers l'histoire de deux couples, un pauvre, un plus riche, mais qui tous deux traversent une crise existientielle liée au passage au pouvoir des talibans. Cela fait réfléchir aux évolutions des sociétés et des croyances, au rapport hommes-femmes, au mélange de l'intime et du social, bref, c'est une mine ce roman...

Pas seulement une mine de découverte, mais une mine explosive, qui je pense, ne laissera aucun lecteur indifférent!