Une autrice que j'aime beaucoup et que j'ai retrouvée avec plaisir!
Les mains libres de Jeanne Benameur est un petit bonbon.
Madame Lure, l’héroïne du roman, est une vieille dame discrète comme on en croise sans les remarquer, dans les rues des grandes villes. Dans l'appartement de son mari disparu, elle maintient chaque chose à sa place, tranquille et pour toujours. Elle évite tout souvenir, mais rêve un peu chaque jour grâce aux cartes et aux brochures de voyages qu'elle étale sur la table de la cuisine. Yvonne Lure entre dans les photographies, y sourit, y vit. Elle s'imprègne de cet ailleurs qui la dépayse et la sort de son isolement.
Un jour, surprenant un jeune homme en train de voler de la marchandise dans un grand magasin, elle se met à le suivre de façon irréfléchie jusqu'à son campement, sous l'arche d'un pont.
Qu'ont-ils en commun, Yvonne, celle qui garde tout dans son logement immobile, et Vargas, l'errant qui vit de rien?
D'une écriture de peu de mots, épurée, Jeanne Benameur capte les destins obscurs de deux parias innocents, tissant entre eux des liens intenses et émouvants.
Les phrases sont courtes, poétiques.
Merci Charlotte pour la belle découverte.
Un texte qui plaira à ceux qui sont sensibles aux rencontres inattendues, à la question de l'isolement social, des liens et de la solidarité dans notre monde moderne.


