16 octobre 2021

Les frères Lehman


C'est écrit comme un long poème qui commence en 1844, au moment où Heyum Lehmann débarque à New York. Il quitte la misère à Rimpar en Bavière, il a perdu 8 kg en 45 jours de traversée de l'Atlantique. Il arrive pour se lancer dans le business. Très vite il est rejoint par ses deux frères.

Tout commence petit. Mais comme vous le savez tout va grossir en même temps que le capitalisme va se développer. Car oui il s'agit bien de l'histoire des Lehman brothers, ceux dont la banque disparaitra le 15 septembre 2008!

Commençons par dire que c'est très bien écrit! Il y a du rythme dans ce texte, des mots de yiddish, des mots d'anglais, des mots d'allemands. Des mots qui font mal et des mots qui font rire. Ca chante, ça déclame. Ajouter à ça une pincée d'humour juif, de la précision mathématique, et vous aurez un objet littéraire hors norme qui vaut le détour! Certains passages sont théâtraux, d'autres picturaux dans l'image et le cadrage!

On suit à la fois les fournisseurs de cotons, les prix et les cours, mais aussi les histoires de cœur, la naissance des enfants. Ce livre est une saga familiale assez insolite. Une histoire d'ambition, d'entreprenariat, une petite et une grande histoire !

Un texte pour ceux qui osent la fantaisie même sur un thème bancaire!

Merci à Nadia pour la découverte!



01 octobre 2021

Ce genre de petites choses




Nous sommes en 1985, à New Ross, dans une famille modeste, celle d'un marchand de bois. Trois jours avant les fêtes de Noël, nous suivons le père de famille, Bill, qui est très occupé à ses livraisons.

Le bruit court que, non loin de là, des religieuses utilisent la main d'œuvre de filles enceintes non mariées pour des travaux de blanchisserie, tout en se faisant de l'argent dans la revente des bébés à naitre. Un jour, Bill passe par le couvent pour livrer le bois, et il comprend que ce qu'on raconte est sûrement vrai, en croisant une des filles mères grelotante et apeurée.

Une écriture fine et juste, qui donne à voir la vie d'un héros de tous les jours. 

Un roman qui soulève le voile sur une part parfois oubliée de l'histoire de l'Irlande.

Un petit bijou dédié aux femmes et aux enfants qui ont connu le même sort.

Merci à Marie-Louise pour ce beau cadeau!

Je ne résiste pas à vous recopier l'incipit en ce premier jour pluvieux d'octobre:

"En octobre il y eut les arbres jaunes. Puis les pendules reculèrent d'une heure et les vents de novembre arrivèrent et soufflèrent, perpétuels, et dépouillèrent les arbres. Dans la ville de New Ross, les cheminées crachaient de la fumée qui retombait et flottait en mèches échevelées, étirées, avant de se dissiper le long des quais, et bientôt la rivière, aussi sombre que de la bière brune, se gonfla de pluie."