18 novembre 2020

Avant que j'oublie...


 


Je viens de lire le Prix du Livre Inter de l'année: Avant que j'oublie de Anne Pauly.

Anne Pauly raconte à travers ce roman le décès de son père, et les jours qui suivent: tout y passe du choix du cercueil au tri des affaires dans la maison à vider... et surtout ce moment où il faut tenir bon, continuer à vivre, malgré le deuil, malgré la souffrance, alors que tout est plus lourd et vide. Le livre montre aussi les liens de fratrie face au départ d'un parent, et là aussi les décalages, les doutes, les colères, la tendresse.

J'ai beaucoup aimé son style, son sens du détail qui fait sourire ou rend mélancolique! J'aime les listes d'objets de son défunt père, j'aime la liste des questions qu'elle aimerait qu'on lui pose quand on l'appelle au téléphone. Bref, j'aime son sens de tous ces petits grains des jours auxquels on se rattache ou tente de se rattacher en vain. J'aime la singularité du regard qu'elle pose sur son monde.

Le livre est riche car son rapport au père est complexe. On sent qu'il a pu être alcoolique, violent, décevant et pourtant elle est attachée à sa figure, à son être au monde, d'une certaine manière. C'est donc tout autant le deuil qu'elle analyse que son rapport au père qu'elle passe au crible.

Ce roman est réussi aussi car au-delà des larmes, elle parvient à faire rire, à garder la pointe d'ironie toujours sous-jacente! C'est ce ton décalé et mordant qui fait qu'on ne tombe pas dans le doucereux, le pathétique, mais qu'on reste dans la perspicacité d'un vécu qui vaut d'être mis en mots et partagé.

Vous aurez compris c'est donc un premier roman que je conseille pour les amateurs d'autofiction, pour ceux qui s'interrogent sur leur rapport à la mort, au deuil, au père.


Aucun commentaire: