26 mai 2019

Patria



Bittori est veuve. Son mari est décédé dans un attentat de l'ETA... Au moment où les nationalistes basques décident de ne plus tuer, elle retourne vivre dans son village, celui où vit toujours Miren, son amie d'autrefois, dont le fils est devenu activiste, et surement terroriste. Elle vit alors avec les regards des villageois, les commérages, les colères. Elle vit avec les visites au cimetière, les passages de ses enfants, les appels téléphoniques.

Fernando Aramburu nous plonge en 600 pages dans l'intimité de deux familles: celle endeuillée et celle qui vit avec la prison et la culpabilité. Il montre combien la violence marque des générations après.

Ce roman interroge l'histoire de l'Espagne, la place du pardon, la place de l'oubli, la place des doutes.

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, qui montre comment le quotidien est rempli de souvenirs. Souvent les personnages vivent un moment présent et en superposition des couches d'histoires, d'anecdotes, qui leur reviennent.

J'aime aussi les restes de bienveillances au milieu des douleurs.

Patria a reçu le prix national de la littérature et le prix de la critique à sa sortie.

Merci à Marie-Louise pour ce beau cadeau!

05 mai 2019

Kobane Calling



Les longs weekends de Mai sont propices à la lecture de B.D.

Découverte le 1er mai de Kobane Calling de Zero Calcare.

Nous suivons ses péripéties vers la frontière entre la Turquie et la Syrie. Il y part pour mieux comprendre le rôle des armées de femmes kurdes dans la lutte contre Daech.

Avec humour, le livre retrace tout ce que Zero Calcare a pu ressentir, depuis l'annonce de son départ à sa mère, jusqu'au fond du fond des montagnes syriennes, les tirs, et la peur.

Il se remet toujours en cause, ainsi que ses motivations à aller là-bas. Il rit de lui-même. Il met en scène ses doutes avec un ton décalé d'adolescent qui a bien du mal à devenir adulte.

Il montre le décalage aussi entre la couverture médiatique et le quotidien sur place.

Il illustre aussi l'arbitraire, la débrouille, les morts.

Un livre qui plaira à ceux qui aiment tenter de comprendre notre monde moderne et ses absurdités.

Une BD aussi pour ceux qui s'interrogent sur la guerre, les conflits asymétriques, le rôle ambigu des Etats comme la Turquie dans la lutte contre Daech.

Merci Etienne pour la découverte!