Vue sur la littérature d'ici ou d'ailleurs, à la recherche de petites pépites à partager, pour ré-enchanter nos imaginaires d'avenir... Mon site web de prospective: pan-or-amiques.com
27 septembre 2017
Les vies de papier
Un roman très touchant, sur la vieillesse, le Liban, les femmes et la littérature!
Aaliya Saleh a 72 ans et les cheveux bleus, par mauvaise manipulation d'un shampoing! Elle a vécu libre et forte, à Beyrouth toute sa vie, par temps de pais comme par temps de guerre et de chaos. Dans son appartement: des livres mais aussi des pages et des pages de traduction d'ouvrages, des tas de souvenirs, des disques de Chopin.... Elle nous promène dans sa ville, elle nous fait entendre la bande son des lieux, les odeurs des quartiers.
J'aime vraiment ce personnage! Et j'aime le sens de l'anecdote de Rabih Alameddine. Il y a notamment une scène de fuite d'eau mémorable dans l'immeuble! Le texte grouille de citations littéraires et musicales. Le flux de la narration est envoûtant bien que passant du coq à l'âne, au gré de la mémoire.
Un livre pour tous ceux qui veulent découvrir le Liban, son histoire, son ambiance!
Un roman pour les amoureux des librairies et des mots.
Un roman sur la liberté, les choix et le destin.
Ce roman a eu le prix Fémina étranger en 2016 et c'est mérité!
Merci beaucoup Anouck pour ce très beau cadeau!
En plus ce livre bat tous les Libellés de ce blog: Littérature libanaise, Au féminin, Découvrir un pays, Roman d'immeubles et Livres dont les libraires sont les héros! Avis aux amateurs!
24 septembre 2017
Sally Jones
C'était la première fois que je lisais un roman dont l'héroïne et la narratrice était une gorille. Mais j'ai adoré et je m'en viens chaudement vous recommander de faire la connaissance de Sally Jones.
Sally Jones est très intelligente. Elle vit à bord d'un bateau où elle est aide mécanicienne. C'est celui d'Henri Koskela, un ami et capitaine que Sally Jones appelle Chef. Elle y a appris à lire et à écrire.
Mais un jour, alors qu'ils manquent de travail, Henri Koskela va accepter une mission peu recommandable et qui va mal tourner... Il se retrouve en prison, et Sally Jones ne va avoir qu'un objectif: prouver son innocence et le faire libérer.
Commence alors une longue histoire, à Lisbonne, puis en Inde... Une histoire au son du Fado et de l'accordéon.
C'est un roman captivant, plein de rebondissements, d'exotisme, d'amitiés.
En plus le roman est illustré, ce qui rend l'objet hors du commun.
Il y a des passages mémorables avec un Maharadja! Je ne vous en dis pas plus!
Ce livre a remporté le prix August en Suède, car son auteur en est natif.
Un livre pour ceux qui ont envie de prendre la mer!
Un roman qui fait du bien...
Un petit extrait pour la route:
"Il y a quelques jours, le Chef m’a fait cadeau d’une vieille machine à écrire. Une Underwood n° 5, modèle 1908. Il l’a achetée à un brocanteur ici, sur le port de Lisbonne. Le levier de retour manquait et plusieurs touches étaient cassées. Le Chef sait que j’aime bien bricoler les vieux objets.
Il m’a fallu quelques soirées pour réparer mon Underwood n° 5. Aujourd’hui je m’en sers pour la première fois. Certaines touches sont toujours difficiles à enfoncer mais je devrais pouvoir y remédier à l’aide d’une pince et d’un peu d’huile.
À travers mon hublot, je vois que la nuit est déjà tombée. La lumière des navires au mouillage étincelle dans l’eau noire du fleuve. J’ai installé mon hamac et je ne vais pas tarder à aller me coucher.
Cette nuit, j’espère échapper aux cauchemars.
C’est de nouveau le soir."
Libellés :
Littérature suédoise,
Mers et océans,
Pour Ado
06 septembre 2017
L'étrange disparition d'Esme Lennox
C'est l'histoire de deux générations de femmes à travers deux d'entre elles, Iris et Esme. Comme ça rien ne les sépare. Elles sont toutes les deux un peu frondeuses, toutes les deux fortes. Mais pourtant elles sont de deux époques : Iris vit aujourd'hui dans un monde d'ouverture aux autres, de liberté et d'autonomie des femmes dans leur vie amoureuse, familiale et professionnelle; Esme, elle, a grandi dans les carcans, les non-dits, de l'Inde puis de l'Ecosse des années 30.
Tout commence à Édimbourg, quand Iris apprend qu'elle a une grande tante enfermée dans un asile qui va fermer, Esme. Alors qu'Iris essaie de comprendre comment avancer elle-même dans ses choix amoureux, elle va se retrouver en charge d'Esme, qui porte de lourds secrets de famille. Pourquoi Esme a-t-elle donc été internée tant d'années? Que s'est-il passé dans sa vie et dans celle de la famille?
Tout commence aussi en Inde, quand la jeune Esme apprend qu'elle va devoir regagner l'Ecosse où elle va maintenant vivre. Tout bascule quand elle doit se mouler dans des codes sociaux qui la dépassent, des habits trop serrés et une éducation trop rigide.
Par un mélange de souvenirs et de discussions, nous allons peu à peu découvrir la vie d'Esme, et une partie de l'histoire de l'Ecosse du début du vingtième siècle longtemps oubliée. Les liens entre Iris et Esme vont se resserrer tout en douceur.
C'est un roman qui donne à voir l'absurdité des normes de contrôle social.
C'est un livre qui questionne la solitude, les silences, les déchirures familiales.
Un roman sur la fratrie, les liens de filiation.
J'ai beaucoup aimé le mélange de ces monologues intérieurs familiaux. Un très beau style, sans un mot en trop.
C'est clairement un livre pour la catégorie AU FEMININ de ce blog. Merci Christine pour cette belle découverte.
01 septembre 2017
Le passage du diable
On reste dans la littérature jeunesse, avec Le passage du diable de A. Flinne.
Daniel, dès ses plus jeunes années, a toujours vécu reclus dans la maison de sa mère. Prétextant qu'il était malade, cette dernière l'a gardé complètement isolé du monde et de la société. Elle l'a fait vivre dans le mystère de ses origines, de sa famille. Etouffé par cette mère possessive, Daniel a vécu dans l'ignorance de tout.
Mais un jour le docteur Marlow qui est voisin de la maison découvre l'existence de Daniel et décide de le soutirer à sa mère. Il le loge avec sa petite famille tandis que Daniel perd sa maman, qui, internée a préféré se donner la mort.
Il ne reste à Daniel que sa maison de poupées. Il y a du sinistre, de l'étrange et du fantastique dans cette maison. Quand Daniel joue avec les poupées, il peut se sentir comme possédé. Pourtant cette maison est la seule piste pour le docteur Marlow qui s'est mis en quête de la famille de Daniel... Je ne vous en dis pas plus!
Un roman un peu à la Hitchcock, un peu gothique, pour les ado qui aiment les histoires qui font peur!
Un roman d'ambiance de châteaux lugubres, de vieux manoirs anglais délabrés... mais aussi un roman sur la solidarité, l'altérité, le devenir adulte.
Merci à la librairie Chante livre pour la découverte!
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