25 novembre 2012

Polar cubain

Aujourd'hui un petit polar cubain, un polar d'ambiance, de lenteurs, de bureaucratie. Passé Parfait de Leonardo Padura nous plonge dans une histoire de disparition mystérieuse. Nous sommes à La havanne, en 1989, et le lieutenant Conde essaie de comprendre où est passé Rafael Morin, directeur d'une grande entreprise locale. Mais là où tout se complique, c'est que Rafeel et lui était au lycée ensemble, et tous les deux amoureux de la même Tamara.

On est donc à la croisée des chemins, entre enquête présente et passé trop présent.

Un livre où l'on sent de la lucidité sur les dérives du système politique et institutionnel en place.

Un livre très humain, trop humain.

Le roman est intéressant dans la forme, avec des procès verbaux, des extraits d'enregistrement d'entretiens, les allés retour entre passé et présent. Le ton est assez proche d'un Fred Vargas pour les amateurs d'Adamsberg.

"Quand il pénétra au commissariat, le Conde se surprit à regretter la paix du dimanche. Il était à peine huit heures cinq mais on était lundi. Or tous les lundis, on avait l'impression que la fin du monde était proche, que le commissariat se préparait pour une évacuation digne d'une guerre atomique. Les gens ne prenaient pas le temps d'attendre l'ascenseur, ils couraient dans les escaliers. Il n'y avait plus de place dans le parking et les saluts se limitaient à un ça va, fugace, ou un à tout de suite ou un vague bonjour..."

Un roman pour tous ceux qui s'intéressent à Cuba, son passé, son système, ses moeurs.

Un livre pour les amateurs de polar, de rhum et de cigares.

Passé parfait sera très bien pour ceux qui aime l'humour désabusé des flics solitaires, un peu paresseux, un peu amoureux, un peu désenchanté.


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