14 septembre 2012

Entre radicalisation et occidentalisation



Voilà un roman qui tombe à pic dans l'actualité du moment: Black Album de Hanif Kureishi. C'est l'histoire d'un jeune anglais étudiant d'origine pakistanaise, Shahid. Il vit dans une sorte de cité universitaire où il fait la connaissance d'un voisin radicalisé. Shahid est en pleine quête identitaire et s'interroge sur son appartenance à sa communauté, sur son intégration à la société britanique, sur ses valeurs.

Sa réflexion se porte sur sa spiritualité (le sens de prier, d'aller à la mosquée), sur sa sexualité (la place de l'erotisme, le rapport aux femmes), sur la politique (quel engagement dans nos sociétés).

Ce qui est très fort c'est que le roman interroge l'islam, la radicalisation, l'occidentalisation à travers des expériences singulières, émotives et passionnées. Il ne s'agit pas de théories abstraites mais de choix du quotidien, avec qui on sort, si on boit ou on se drogue ou pas, si on est solidaire ou pas des membres de son réseau, etc.

Le problème du roman est qu'il n'en demeure pas moins caricaturale à bien des escients. Tout est extrême: des radicaux qui prennent une aubergine pour un signe divin, à la professeur pronant l'occidentalisation par une sexualité débridée et des drogues à outrance. N'y-a-t-il pas de voie du milieu?

Un espoir quand même la litérature, enfin en partie... Car la montée des fatwas et des autodaffés la met clairement en péril de pages en pages.

Un roman à lire pour découvrir la vie nocturne des clubs londoniens et leur folie...

Un roman à lire pour tous ceux qui s'interrogent sur les quêtes identitaires et leurs conséquences...

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