Des hommes ont rêvé qu'inventer la sociologie permettrait de mieux vivre ensemble en démocratie. Ils ont peu à peu fait émerger cette nouvelle discipline en Europe et en France, au CNRS puis à l'université. Et c'est cette histoire ainsi que la sienne que nous raconte Mendras dans Comment devenir sociologue, chez Acte sud.
Ce qui m'a le plus intéressée dans son témoignage, c'est les idéaux de cette génération d'après guerre qui se souhaite à la fois conseiller du prince, médecin de la société, tout en étant en position minoritaire, peu pris au sérieux par d'autres, comme les philosophes, les juristes, etc.
Ce sont ces bourgeois qui tentent de comprendre les ouvriers, ce sont ces individus interpellant leur place dans ce monde qui cherchent à comprendre comment s'articule celle de tout à chacun.
C'est aussi une histoire de vieux maîtres qui transmettent leur savoir, de copains qui découvrent leur vocation ensemble.
C'est enfin la description d'un milieu social et d'une époque, avec certains élèments qui restent d'actualité pour tous ceux qui aimeraient devenir sociologue.
Mendras questionne un mode d'être à la société qui est toujours en danger, celui du sociologue qui décortique les ficelles des pouvoirs en société, les causes de disparités, etc.
Ca se lit comme un témoignage, comme des conseils, et cela entre très facilement en écho avec la biographie de Simone de Beauvoir, tant on retrouve les mêmes personnes, les mêmes groupes, les mêmes revues dans ce petit microcosme parisien.
Alors avis aux chercheurs en socioloige, avis à ceux qui aimeraient mieux comprendre le développement de cette discipline...
Et aussi à ceux qui aimeraient juste en savoir plus sur une génération, dont on ne sait pas vraiment si elle a totalement échoué ou un peu réussie.
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