Si on m'avait demandé le titre d'un roman court à recommander, je crois que j'aurai répondu sans l'ombre d'un doute: Effrayables jardins de Michel Quint. Ce petit livre au nez rouge m'avait touchée énormement dès sa sortie... et bien avant le film, et tout ce qui a suivi (si bien que je m'étais jeté sur sa suite, dès sa sortie: Aimer à peine)
Et hier, j'ai découvert un autre roman de Michel Quint qui m'a rappelé le bonheur d'Effroyables jardins: Une ombre, sans doute.
Il s'agit de l'histoire d'un architecte expatrié sur des chantiers lointains, qui un jour apprend le décès de ses parents, dans un village du Nord de la France. Il reprend alors le chemin de son enfance, et retourne au bled. Il y découvre peu à peu les non-dits et les secrets...
Très beau roman sur la cohabitation des résistants et des collabo... mais aussi très beau roman sur la capacité de chacun de s'inventer, ou de se ré-inventer, son histoire...
Je ne vous en dirais pas plus, car ce livre que l'on pourrait penser assez "entendu", ne fait que surprendre de pages en pages. Surtout ne lisez pas le résumé de la quatrième de couverture. Jetez-vous dans le roman directement, sinon vous perdrez un peu du goût des pages et des tournants!
Ce roman plaira à tous ceux qui aiment la verve du Nord de Michel Quint (le style est très proche de celui d'Effroyables jardins).
Ce roman plaira à tous ceux qui s'intérogent sur leur histoire et celles de leur grand-parents ou parents. A tous ceux qui s'intriguent des hasards de la vie, des répétitions ou des détours... A tous ceux qui savent que "notre héritage n'est précédé d'aucun testament." (René Char)
Ce roman plaira à tous ceux qui pensent que "la vie a plus d'imagination que nous." (N'est-ce pas Sophie!)
Les premiers mots:
"Les survivants d'Hiroshima, les hibakushas, ont eu des enfants et des petits-enfants qui portent aujourd' hui sur leurs corps et au fond de leurs yeux les stigmates d'une explosion, avant leur naissance, qui a fait d'eux des monstres." Et nous, que portons-nous de notre passé et de celui de notre famille? Voilà la question que pose inlassablement Michel Quint... C'est peut-être pour cela que malgré la fiction, on a toujours l'impression de lire une histoire vraie, belle et forte.