26 janvier 2019

Une histoire de sorcière




Découverte de La puissance invaincue des femmes de Mona Chollet pendant les fêtes! Elle y décrit la figure de la sorcière, à travers différentes facettes: celle de la femme indépendante, celle de la stérilité, de la vieille peau, bref à travers des angles souvent rejetés socialement du féminin: l'autonomie, la vieillesse, la femme qui n'enfante pas. Elle déconstruit aussi nos croyances sur la figure de la sorcière: ce n'était pas seulement l'église qui les pourchassait, ce n'était pas que des femmes qui étaient condamnées, etc.

Et du coup, Mona Chollet m'a donné une folle envie de me replonger dans des histoires de sorcières. Je connais par cœur les contes de Pierre Gripari (sorcière de la rue Mouffetard, Sorcière du placard aux balais) , alors je me suis plongée pour la première fois dans Maria Gripe, une auteur suédoise.

Je m'en viens donc vous conseiller Le château des enfants volés de Maria Gripe (à partir de 8 ans), oeuvre citée par Mona Chollet dans l'introduction de son livre.



Sophie et Albert vive dans une petite maison toute simple. Albert est souffleur de verre et Sophie s'occupe de leurs deux enfants, Clara et Crystal. Non loin de là, sous un pommier vit la sorcière Floppy Le Redoux.

Un jour, les deux enfants disparaissent à la foire, et Floppy va aider les deux parents désemparés à les retrouver.

J'aime beaucoup la figure de Floppy. Elle vit seule recluse à tisser des tapis, qui dans les motifs anticipent les changements du monde. Elle a un corbeau qui sort des phrases sages à la limite du compréhensibles. Elle est juste et puissante.

Je trouve le récit très proche du conte, très psychanalytique, sur ce qu'est le désir, la vie, la transmission, la parole, l'image, le poids des mots et des rêves.

Un roman qui plaira aux femmes qui veulent transmettre de la force à leurs filles!

Un conte qui se lit à voix haute aux petits et aux grands, un chapitre par soir!

Merci Emilie pour le beau cadeau que fut le livre de Mona Chollet!

Un petit extrait pour la route::

"Les gens l'avaient surnommée Floppy, car elle sortait toujours enveloppée dans une ample cape bleu, foncé, dont le large col, claquant au vent, faisait flop flop autour de sa tête. Ses bords souples étaient parsemés de fleurs retombant d'une haute calotte violette, garnie de papillons. Quant au nom de Le Redoux, il provenait simplement du fait que l'apparition de Floppy coïncidait avec le dégel. En effet, jamais elle ne sortait l'hiver. (...) Floppy était un personnage très bizarre. Elle savait prédire l'avenir. Dédaignant les cartes, elle lisait dans les lignes de la main ou scrutait le marc de café."


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