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05 avril 2024

Circé

 

Très belle découverte!

Vous aimeriez vous replonger dans la mythologie grecque? Les dieux de l'Olympe? Leurs conflits? Leurs histoires? Ce roman est pour vous.

Vous suivrez la vie de Circé, la sorcière, fille du soleil, Hélios, et de Persée. Elle semble une jeune fille anodine, qu'on ne remarque pas vraiment. Sa voix est éraillée. Et pourtant, elle va découvrir qu'elle a des pouvoirs insoupçonnées. Elle sera alors punie pour cela, et exilée seule sur une ile. Et ce sera le début de nombreuses aventures...

Un très beau personnage de femme, complexe, ambiguë, en quête. Le texte questionne les rapports homme-femme, la place du féminin, le lien à la nature et aux enfants. Il est question d'amour, de vengeance, de perte, de pardon, de doutes et d’épanouissement aussi. 

Une réflexion sur la figure de la sorcière. Isolée et pourtant recherchée pour ses pouvoirs? Envoutante et pourtant seule? Figure obscure et parfois très noire et pourtant guérisseuse?

Un livre qui plaira aux amateurs de fantastique, de contes et légendes...

Un roman où les personnages secondaires sont riches aussi, car on y croise Prométhée, Dédale, Ulysse, et bien d'autres.

Un texte qui est plein de rebondissements, de péripéties, et de découvertes.

Merci à Chiara pour le conseil de lecture!

 





12 septembre 2022

Les locataires de l'été


 Tout a l'air évident, simple et léger... Nous suivons un ado au bord de la plage et qui craque littéralement pour la fille des voisins. Ils font de la voile, ils se retrouvent le soir autour d'un repas... Et pourtant dès les premières pages, on sent que tout est dans les non-dits et les secrets. Et on pressent que ce sera l'histoire d'un drame. C'est tout le talent de Charles Simmons. 

Il tient sa plume à fil tendu, à fleur de peau, au cordeau. 

Un roman qui touchera tous ceux qui aiment se rappeler leurs premiers amours, les émois de leur adolescence l'été!

Un livre sur les secrets de famille, les relations père-fils.

Un texte pour ceux qui veulent rester un peu face à la mer, même en cette rentrée!


27 mars 2021

Casabianca


 


Une fois n'est pas coutume, je partage avec vous non pas un roman mais un témoignage. Le livre s'appelle Casabianca et est signé par le capitaine de vaisseau L'herminier.

Casabianca, c'est le nom d'un sous-marin. Et pas n'importe lequel.

En 1942, lorsque l'annexion de la zone libre par l'Allemagne commence à entraîner des sabordages de la flotte française, l'Herminier et des membres de son équipage fomentent un coup: Une évasion du port de Toulon!

Cap vers Alger, pour rejoindre les alliés. 

Le Casabianca va alors servir à des missions de renseignement et de ravitaillement en hommes et en armes vers la Corse et la Provence.

Un livre qu'on dévore. 

Dès les premières pages, il y a le suspense. Est-ce que l'équipage va réussir à quitter la France sans se faire tirer dessus par l'aviation allemande? Va-t-il réussir à atteindre Alger sans se faire torpiller par les alliés?

Et puis il y a le ton de l'Herminier, qui partage à la fois les émotions, mais aussi les rapports d'étape, un schéma explicatif. On se sent à bord avec eux. Avec la condensation qui fait qu'ils sentent des gouttes sur leur visage. La nuit par forte mer dans le doute. 

On découvre aussi l'envers de la Résistance. Jamais je n'avais pensé que des sous-marins avaient pu jouer des rôles clé dans la libération de la France.

L'histoire est faite d'imprévus. Ils se croient à telle distance des côtes corses et se retrouvent en fait à deux pas d'une falaise, pas du tout où ils le pensaient! Une autre fois, c'est un incendie qui se déclenche à bord.

Mais ce livre est avant tout l'histoire d'hommes, tout entier dédié à leur cause.

Très intéressant de voir l'importance des préparations, le rôle clé que joue le type de matériel. Les hasards aussi.

Merci à Rémi pour cette très belle découverte!

Un livre pour ceux qui s'intéressent à la Marine, aux sous-marins, à la seconde guerre mondiale, à la résistance.





04 mars 2018

Six degrés de liberté



Un roman à l'accent québécois très original : Six degrés de liberté de Nicolas Dickner.

C'est l'histoire de deux ado, Lisa et Eric, qui vivent dans un coin plutôt perdu du Canada et désirent repousser les limites de leur vie, en faisant des expériences, comme celle de lancer un ballon dans la stratosphère! C'est aussi l'histoire d'une fille issue de la mafia qu'on appellera Jay et à qui on a proposé plutôt que de la prison de travailler comme employée de la gendarmerie! C'est aussi l'histoire d'un conteneur fantôme qui passe de pays en pays, de port en port, hors des écrans radars... et que Jay traque.

Et on se doute bien dès le début que tout ça est connecté dans un monde globalisé... mais je ne vous en dis pas plus!

Un roman sur le cyberespace, sur la frontière et les passagers clandestins! Un roman qui nous fait entrer dans les coulisses de notre économie, avec tous les conteneurs qui nous livrent des meubles, des pommes, etc. Et des milliers circulent en permanence dans nos océans! 

Un roman qui nous montre aussi l'importance des poubelles, des vieilleries et des traces qu'on laisse, à côté même de la civilisation Ikéa du remplacement permanent. 

Un roman qui s'amuse de nos acronymes, et de la place qu'ils tiennent ou pas dans nos interactions sociales.

Un roman sur la liberté! Ce qu'on peut faire pour garder du sens et de la poésie dans son existence.

Jay ou Lisa  ne sont pas sans rappeler Lisbeth Salander dans Millenium. On trouve vraiment un côté polar dans le récit, qui est très subtilement synchronisé entre les différentes vies des personnages. 

Ce roman a remporté le prestigieux prix Canadien du gouverneur général en 2015.

Un livre à conseiller à tous ceux qui aiment le lien entre objet technique et scientifique et rêverie poétique!

Un roman pour ceux qui aiment des personnages attachants, un peu perdus et pourtant plein d'imaginations!

Merci Anouck pour la découverte!










24 septembre 2017

Sally Jones




C'était la première fois que je lisais un roman dont l'héroïne et la narratrice était une gorille. Mais j'ai adoré et je m'en viens chaudement vous recommander de faire la connaissance de Sally Jones.

Sally Jones est très intelligente. Elle vit à bord d'un bateau où elle est aide mécanicienne. C'est celui d'Henri Koskela, un ami et capitaine que Sally Jones appelle Chef. Elle y a appris à lire et à écrire.

Mais un jour, alors qu'ils manquent de travail, Henri Koskela va accepter une mission peu recommandable et qui va mal tourner... Il se retrouve en prison, et Sally Jones ne va avoir qu'un objectif: prouver son innocence et le faire libérer.

Commence alors une longue histoire, à Lisbonne, puis en Inde... Une histoire au son du Fado et de l'accordéon.

C'est un roman captivant, plein de rebondissements, d'exotisme, d'amitiés.

En plus le roman est illustré, ce qui rend l'objet hors du commun.

Il y a des passages mémorables avec un Maharadja! Je ne vous en dis pas plus!

Ce livre a remporté le prix August en Suède, car son auteur en est natif.

Un livre pour ceux qui ont envie de prendre la mer!

Un roman qui fait du bien...

Un petit extrait pour la route:

"Il y a quelques jours, le Chef m’a fait cadeau d’une vieille machine à écrire. Une Underwood n° 5, modèle 1908. Il l’a achetée à un brocanteur ici, sur le port de Lisbonne. Le levier de retour manquait et plusieurs touches étaient cassées. Le Chef sait que j’aime bien bricoler les vieux objets.
Il m’a fallu quelques soirées pour réparer mon Underwood n° 5. Aujourd’hui je m’en sers pour la première fois. Certaines touches sont toujours difficiles à enfoncer mais je devrais pouvoir y remédier à l’aide d’une pince et d’un peu d’huile.
À travers mon hublot, je vois que la nuit est déjà tombée. La lumière des navires au mouillage étincelle dans l’eau noire du fleuve. J’ai installé mon hamac et je ne vais pas tarder à aller me coucher.
Cette nuit, j’espère échapper aux cauchemars.
C’est de nouveau le soir."

18 octobre 2015

Les îles Scilly et un petit coin d'histoire



Tout se passe ou presque aux Iles Scilly qui sont dans l'Océan Atlantique au large des Cornouailles. Un pêcheur, Jim, et son fils Alfie sont en mer quand ils entendent un bruit étrange venir de St Helen une petite ile abandonnée. Ils y trouve une jeune fille blessée, perdue, à moitié morte de faim et de soif. La seule parole qu'elle parvient à dire est Lucy. Ils vont la recueillir. Elle va peu à peu faire partie de la famille malgré son mutisme.

Qui est-elle? Que fait-elle sur cette ile alors que la première guerre fait rage?

Michael Morpurgo nous embarque avec lui pour nous faire découvrir pas à pas la vie de cette naufragée inconnue. A travers elle, on découvre un pan de guerre, un pan d'histoire, et des bribes de mémoire.

Un roman pour adoloescent qui a été coup de coeur GIBERT JEUNE.

Je pense que si vous avez aimé Une ile trop loin, vous tomberez vite sous le charme du Mystère de Lucy Lost.

Bonne lecture!

01 mars 2015

Un océan d'amour... à lire d'urgence!



C'est une petite BD sans bulles, sans texte, sans onomatopées... pleines de boites de sardines, de grands vents et grandes marées.
Héroïne: une bigoudène bien en chaire.
Héros: un petit pêcheur du coin.
Intrigue: ils vont vivre de merveilleuses aventures pleines d'humour et de rebondissements en série.
Je vous offre la quatrième de couverture pour finir de vous convaincre!
En bref: à lire de tout urgence pour faire arriver le printemps!




08 décembre 2014

Femmes de pêcheurs...



Un magnifique roman: Quand rentrent les marins, de Angela Huth.

Myrtle et Annie sont amies depuis toujours, dans un petit village d’Écosse de bord de mer. La vie du village et de leurs familles tourne autour de la pêche. Comme les vagues de la mer, les marins vont et viennent au rythme de la saison, et les femmes au port alternent solitude angoissée et retour agité.

Myrtle est calme, pleine de réserve, de modestie et de gentillesse. Annie est très belle, toute à la séduction, aux apparences et à la consommation. Deux versants très différents de la féminité. Le roman retrace leur amitié et leurs chemins de vie avec tact, sensibilité et finesse. On les voit enfants, adolescentes, adultes, vieillissantes. Des va-et-vient imperceptibles dans le temps construisent deux caractères comme des aquarelles mouillées par le vent et les embruns.

Le sens de l'observation de Myrtle porte le roman d'un bout à l'autre, tout en subtilité et en force. Elle mène une vie simple et attachante.

C'est aussi un roman sur le deuil, sur l'absence, sur la douleur, le manque et le vide.

C'est un roman sur les tous petits riens de la vie, quelques gouttes de pluie qui font des dessins sur la vitre, une partie de cartes qui fait oublier l'orage, une petite tasse de thé à partager.

C'est un roman au féminin, sur les mères, les filles, les amies, les épouses, les institutrices, les aides soignantes à la maison de retraite, les vieilles, les jeunes, les cuisinières, les coquettes, les amoureuses, les solitaires, les curieuses...

Un livre qu'on a envie de recommander pour de belles soirées d'hiver au coin du feu.

Un livre qui interroge le sens de l'amitié et de l'amour.

Je vous offre la première phrase pour vous donner envie de lire les 488 pages qui suivent... (Qu'est ce qu'on quitte à regret ce petit univers familier quand les derniers mots s'éteignent...)

"Les femmes de pêcheurs ont coutume dans la journée de jeter de multiples coups d’œil vers l'horizon, mais il faut être des leurs pour savoir repérer ces regards furtifs, la lueur d'angoisse au fond de ces yeux prématurément vieillis par l'examen répété de la mer lointaine."

02 mars 2013

Le mystère des vagues



Il y a les corps que la mer rend, et ceux qu'elle garde. Il y a les hommes qui parlent et ceux qui se taisent à jamais. Il y  a les jours de tempêtes, et ceux de mer calme.

Dans Les déferlantes de Claudie Gallay, une jeune femme en deuil s'isole à La Hague, pour survivre. Elle observe les oiseaux, leurs nids, leurs migrations, mais très vite aussi les humains qui les entourent et leurs mystères.

La lili qui tient le bar, le Théo ancien gardien du phare, Nan la folle qui erre sur la plage lors des tempêtes, Max le benêt pas si bête, Raphaël l'artiste sculpteur, ...
et Lambert, l'homme de passage... l'homme qui veut comprendre... lever le voile...

Belle écriture où se mêlent le dialogue que la narratrice entretient avec son amour disparu et le flot de ses observations du moment.

"Je n'ai pas insisté.
Je suis allée sur la grève. Un petit oiseau à bec jaune picorait les puces de sable.
L'empreinte solitaire de mes semelles.
Mon ombre dérisoire sur la route."

Les non-dits se multiplient et la narratrice devine les drames, et finit par enquêter avec Lambert pour comprendre. Qui est ce petit Michel dont on cache les photos? Pourquoi les parents de Lambert sont-ils morts en mer il y a trente ans? Une complicité sans nom émerge alors doucement entre deux endeuillés de passage, de phrases courtes en phrases encore plus brèves, de bourrasques de vents en petites pluies fines.

Le suspense s'installe et on se laisse emporter par le courant... dans ce très beau récit, fort et poignant, au croisement des solitudes et des secrets.

Un roman qu'on a envie de conseiller à tous ceux qui aiment la nature, le grand air, les oiseaux, les embruns, et les ciels pas toujours bleus...

Un livre pour tous ceux qui s'interrogent sur le deuil.

Un beau texte plein d'humains attachants et lumineux, terribles et sombres... trop humain?




26 mars 2007

Un petit tour en russie...

On a tous en tête l'histoire du Koursk, ce sous-marin nucléaire où périrent des jeunes russes, il y a quelques années. Marc Dugain, lui, en a fait un roman: Une exécution ordinaire.

Il y raconte comment le régime a laissé mourir ses soldats pour sauver la face, alors qu'il aurait pu les secourir à temps. Mais pas seulement! Il nous emporte en fait dans les méandres du stalinisme, puis dans le cynisme des années Poutine, comme pour mieux nous plonger en eau trouble, jusqu'à nous immerger complètement!






Ce ne fut pas une joie de lire ce roman, ce fut comme se perdre dans un long labyrinthe sombre et kafkaïen d'un sous-marin, sans oxygène. Cette immersion dans un monde qui affiche un dédain totale pour la personne humaine est rude. J'ai été choquée bien sûr par la cruauté dans la banalité, qui caractérise les régimes totalitaires, mais aussi par le fait que tout est marqué par un double language, pour survivre tout en donnant le change... ou pour s'afficher contre le régime tout en en bénéficiant. En fait, ce livre est assez proche d'un film que j'ai beaucoup aimé récemment: La vie des autres. Que ce soit les services de la RDA ou le KGB, on retrouve les mêmes mécanismes surnois, la même absurdité, la même machine!


En tout cas, le roman de Marc Dugain reste un puzzle très riche à observer, pour comprendre la dérive d'un régime et d'une idéologie, mais aussi les traces qu'ils laissent après leur chute.


Je pense que vous aimerez ce livre si vous vous intéresez à comprendre comment l'Histoire et l'intime se croisent. Vous aimerez aussi ce livre si vous préférez les dialogues percutants aux longues descriptions. Je pense que vous aimerez enfin ce livre si vous êtes curieux de savoir par quoi sont passés les Russes pour en arriver là où ils en sont aujourd'hui.