Ce fut un choc à mon retour des fêtes, au moment de me reconnecter à ma boite émail et aux réseaux... Le décès bien trop tôt de Nicolas Nova. "Déjà" comme dirait le petit garçon dans le film L'attachement, quand on lui annonce le décès de sa mère (film que je vous conseille vivement!)
Alors je me suis dit, que ce que je pouvais essayer, c'était de faire persister ses idées, ses mots, ses pensées.
J'ai donc repris Persistance du merveilleux. Et je m'en viens vous en parler ce jour. Il n'est plus là pour le faire, et j'espère que ça donnera envie à quelques uns ou unes, de découvrir son travail remarquable!
Nicolas Nova se plonge ici dans ce qu'il appelle le petit peuples de nos machines.
On pourrait croire que le merveilleux est dans la nature et pas dans l'informatique. Mais ce n'est pas si simple. Tous les petits êtres, démons, trolls, etc, ont en fait resurgi dans la cybersphère et ce de multiples façons.
Par exemple, chez Apple, les développeurs ont mis en place des démons, ce sont des petits programmes qui font des tâches en arrière plan pour que votre machine optimise son fonctionnement.
Et puis il y a aussi les fantômes. Quand on joue à Mario Bross ou à une course de voitures en ligne, on peut jouer contre un "fantôme". Quelqu'un qui apparait à l'écran, mais en moins intense, et qui peut être le meilleur joueur de la course à ce jour, etc.
Et puis bien sûr le monde des menaces cyber est plein de virus, de trolls, et j'en passe!
Nicolas Nova traque donc dans ce livre la circulation du folklore. Il nous montre comment le bestiaire du merveilleux est réinventé. On parle alors d'écotypification, quand une pratique est réinventée pour coller à un nouvel écosystème.On parle d'agglutination. car on voit apparaitre une ensemble large d'éléments merveilleux dans le numérique, même si chacun est singulier dans son émergence et ses usages.
Nicolas Nova nous rappelle que chaque société suscite son merveilleux, et ce en écho à l'histoire du merveilleux lui-même et en lien avec lui.
Pour lui, toutes ses entités non humaines que l'on retrouve dans le numérique constitue une ontologie, une manière d'être.Il les rapproche de cette branche de l'informatique dite "artificielle", où les chercheurs essaient de créer des programmes qui se comportent comme des êtres vivants, comme des humains.
J'aime le lien que Nicolas Nova fait avec la littérature de Perec. Georges Perec traquait l'infra-ordinaire, les aspects de la vie quotidienne que nous tenons tellement pour acquis que nous ne les apercevons même plus. Il essayait de les débusquer, comme Nicolas Nova tente ici d'éclairer la vie inaperçue de nos petites machines du quotidien.
Merci encore à lui pour tout ce qu'il nous laisse...
Pensées pour ses proches, ses collègues, ses lecteurs...
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