Tout commence dans un orphelinat, en Afrique, où les enfants sont attachés au prêtre qui les fait rire, et où le communisme arrive avec tous les bouleversements sociaux et politiques. D'autres formes de pouvoir et de corruption font peu à peu loi. C'est alors que Petit Piment est amené à l'évasion pour partir vers pointe noire et une autre vie. Sous la protection d'une prostituée, Maman Fiat 500, il grandira, tâchant de quitter peu à peu l'enfance, pour une lucidité délicate.
Petit Piment de Alain Mabanckou est un roman d'émancipation unique en son genre. Le ton et l'écriture y est coloré. On y retrouve une certaine gouaille. On sent l'auteur à la limite du conte, avec toujours une forme de sourire ironique sur lui-même et sa propre enfance...
Un roman qui plaira aux amoureux d'Afrique, de style dynamique et épicé, et d'un certain regard sur ce que peut vouloir dire la pauvreté, la solitude, la condition des femmes, là bas. Un roman pas toujours optimiste malgré le ton drolatique et piquant. Un texte lucide et flamboyant qui change de registre avec les lieux et les pages.
"Chaque week-end nous attendions son arrivée avec impatience et l'applaudissions dès que nous apercevions sa 4L dont le moteur, disions-nous, souffrait de tuberculose chronique. Le prêtre se débattait pour se garer dans la cour, reprenait cinq à six fois sa manœuvre alors que n'importe quel chauffard se serait parqué au même endroit les yeux fermés. Ce n'était pas par plaisir qu'il livrait cette bataille grotesque: c'est parce qu'il souhaitait, se justifiait-il, que la tète de la voiture regarde déjà vers la sortie et qu'il n'ait pas à se compliquer l'existence deux heures plus tard lorsqu'il regagnerait Diosso, la localité où il résidait, à une dizaine de km de Loango..."
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