Je viens de refermer le premier tome de La force des choses, de Simone de Beauvoir... C'est la suite de son autobiographie (voir messages précédents sur Mémoires d'une jeune fille rangée et sur La force de l'âge).
On retrouve Simone et Jean-Paul dans leur vie de tous les jours, leurs voyages (en Afrique, en Grèce, aux Etats-Unis), leurs discussions avec Cocteau, Camus, Merleau-Ponty et j'en passe...
C'est l'après guerre avec tout le flou politique qui existe en France, et les guerres fratricides, entre communistes, neutralistes, pro ou anti américains.
On les sent plus loin l'un de l'autre, chacun dans leurs amours parallèles.
On peut voir en direct comment Le deuxième sexe est reçu en France et à l'étranger.
Un texte un peu au fil de l'eau, moins marquant que les deux premiers volets, car beaucoup plus dans une routine d'adultes installés, dans une société qui reprend son souffle.
"Nous buvions dur à l'époque; d'abord parce qu'il y avait de l'alcool; et puis nous avions besoin de nous défouler, c'était fête; une drôle de fête; proche, affreux, le passé nous hantait; devant l'avenir, l'espoir et le doute nous divisaient; la sérénité ne pouvait pas être notre lot; le monde contrariati nos passions. Il fallait oublier, et oublier même que nous oubliions. " (page 57)
Un texte à lire pour ceux qui aiment pouvoir imaginer comment les cafés parisiens s'animaient à l'époque de Camus, Sartre et des autres...
Un témoignage à lire pour comprendre le cheminement de Simone de Beauvoir par rapport aux femmes et aux féministes...