22 juillet 2010

Polar sud-africain




Avec la coupe du monde de football, on a beaucoup entendu parler de l'Afrique du Sud... Et il était grand temps pour moi de lire mon premier roman sud-africain, surtout après tous les conseils avisés que j'ai pu recevoir sur la question! J'ai donc lu Jusqu'au dernier de Deon Meyer.


C'est l'histoire de Mat Joubert, un policier dépressif suite au décès de sa femme, qui essaie de remonter la pente tout en enquêtant sur des mystérieux meurtres au Mauser (arme très ancienne sortie de la guerre des Boers qui est celle utilisée par le meurtrier dans une série d'assassinats macabres qui ébranlent le pays). Parallèlement, il commence une thérapie avec une psychologue, vers laquelle son coeur balance, pour faire son travail de deuil. Etrange chassé-croisé entre rendez-vous avec les proches des victimes et ses entretiens psy. Cela fait l'originalité du roman.


Deuxième particularité bien sûr, c'est le regard que ce livre offre sur la société sud-africaine, sur les liens entre communautés, sur la violence. Et pourtant, c'est ici comme ailleurs. Les douleurs des proches, les mystères en série. Surtout que parallèlement des bracages ont lieu dans des banques, faits par un maitre du déguisement. Alors tout cela a-t-il un lien? Suspense jusqu'aux derniers mots!


Un roman à conseiller à ceux qui aiment les polars à la Fred Vargas. La brigade des vols et homicides abrite son lot de personnages, un de mes préférés étant le serrurier de génie qui ouvre toutes les portes et tous les coffres-forts.


Un roman à recommander à ceux qui ont envie d'arrêter de fumer, de se remettre au sport, et de faire un régime... ou comment l'arrivée d'un nouveau chef à la brigade pousse tout le monde à prendre soin de sa santé...


Un roman pour ceux qui s'interessent aux liens entre thérapeutes et patients.


Pour vous mettre en appétit, c'est ainsi que tout commence:


"Dans le silence du dernier après-midi de l'année, il pensait à la mort. Mécaniquement, ses mains fourbissaient son pistolet de service, un Z88. Il était assis au salon, penché en avant dans son fauteuil, toutes les pièces de son arme posées sur la table basse, entre des chiffons, des brosses et une burette à huile. Dans le cendrier, une cigarette expédiait de longues et maigres volutes au plafond. Au-dessus de lui, à la fenêtre, une abeille se tapait dans la vitre avec une régularité monotone et irritante : elle voulait rejoindre la chaleur de l'après-midi au dehors, là où soufflait un léger vent de sud-est..."

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