A Bruxelles, j'ai Filigranes, pour les dimanches de grisaille, pour les thé-tarte entre copines... ma petite librairie ouverte tous les jours de l'année. Avec son piano à tout vent. Et toujours de bons conseils de libraires, des rayons et des lignes pour se perdre ou se trouver.
A Vienne, j'ai découvert Phil. C'était un dimanche. Et il y faisait si bon. Des petits carnets, des livres d'artistes, des livres de photo et des guides touristiques qui font qu'on s'évade l'espace d'un petit rien. Des livres pour sauver toutes les âmes perdues. Avec un petit café ou juste un petit sourire. Sur de bons conseils, je suis repartie avec Das Leben kleben sous le bras, de Marina Lewycka (titre original: We are all made of glue).
Renseignement pris, c'est une auteur d'origine ukrainienne mais qui vit en Angleterre. Dans ce roman, on croise Georgie qui jette dans une benne à ordure la collection de Deutsch Grammophon de son compagnon avec qui plus rien ne va et Naomie, une vieille dame, qui les prend, un peu pour ne pas jeter, un peu parce qu'elle adore la musique. Et sous la pluie anglaise, ces deux-là vont s'apprivoiser pour se tenir chaud l'espace d'un hiver. C'est un peu à la Anna Gavalda, mais en moins retravaillé, en moins fini. D'ailleurs, on a l'impression que l'auteur joue avec ce côté livre non abouti, car dans le roman Georgie elle-même passe son temps à retravailler un manuscrit refusé, qui apparait en italique tout barré et raturé de ci de là.
Pas un grand roman, mais un petit chat sur les genoux qui tient douce compagnie en gardant son indépendance mystérieuse.
Une tentative de réfléchir à tout ce qui colle ou qui décolle, dans nos petites vies, dans notre Histoire. Des pages surprenantes sur le conflit Israelo-Palestinien. Des paragraphes déroutants sur les polymères et autres molécules composants les colles industrielles. Des envolées contre les services sociaux expéditifs des hopitaux britaniques, mais aussi sur les agents immobiliers aux dents longues. Au final, il y a plein de petites choses dans ce livre, qui font qu'on s'attache, même si parfois il n'y a plus rien à recoller.
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